La rencontre, le 2 juillet, avec le Premier ministre n'a pas permis de mettre un terme aux contestations qui durent depuis plus de deux mois. Les cours dans les écoles primaires, collèges et lycées publics de la capitale et des grandes villes du pays sont très perturbés. Certains établissements sont même fermés. Les professeurs qui estiment être les fonctionnaires les plus mal payés du pays, demandent, entre autre, une indemnité spéciale de 100 000 ariary par mois (environ 25 euros). Ils se sont rassemblés, vendredi 6 juillet, au Lycée Moderne d'Ampefiloha, au cœur de la capitale.
Dans la salle de réunion du lycée, environ 200 enseignants assistent aux discours des leaders syndicaux. José Rakotoarinosy est professeurs de français. Il gagne 600 000 ariary par mois, environ 160 euros, mais ce sont surtout ses conditions de travail qui l'ont fait descendre dans la rue.
« J’enseigne dans toutes les classes de Terminale avec une moyenne de 70 élèves par salle, précise-t-il. Une table-banc de deux élèves, on va la remplir avec trois ou quatre élèves. C'est compliqué pour tous parce que dans la salle de classe, vous ne pouvez pas faire des observations aux élèves puisqu'il n'y a pas de place pour circuler. Nous sommes comme des sardines en boîte ! De plus, sur le matériel éducatif, nous n’avons rien. Ce sont des manuels vieux de 1960 - 1970. »
Cela fait maintenant plus de deux mois que les salles de classe du lycée moderne d'Ampefiloha, le plus grand du pays avec 3 200 élèves, sont vides.
« Les enseignants sont déterminés. Ils sont solidaires et rien ne pourra les dissuader. Le ministre ne cherche pas à écouter nos revendications. C’est lui, le responsable de la l’année blanche », souligne Louise Gabrielle, enseignante de lettres anglaises et membre du syndicat des enseignants de Madagascar.
Plusieurs centaines de professeurs ont ensuite entamé un sit in dans la cour du ministère de l'Education. Contacté par RFI, ce dernier indique qu'il a déjà garanti un versement supplémentaire de 25 000 ariary par mois, aux enseignants à partir d'octobre. Ils réclament 100 000 ariary, un montant que le ministère explique ne pouvoir débourser qu'en 2020.
« Ni un report des examens, ni une année blanche ne sont prévus », précise le ministère malgache de l'Education nationale.
0 Commentaires
Participer à la Discussion