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Mali : la France peut-elle partir ?

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Mali : la France peut-elle partir ?

La situation du Mali est des plus précaires, souligne le rapport remis au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, mardi 26 mars. Ce document présente les options pour la mise en place d'une force de stabilisation du pays. Elles seront débattues le 2 avril en vue de l'adoption d'une nouvelle résolution poussée par la France mi-avril.

 

Où en est la situation sécuritaire ? Ban Ki-moon recense plus de 260 000 déplacés dans le pays depuis sa partition de facto proclamée par les Touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) en avril 2012. S'y ajoutent 170 000 réfugiés dans les Etats voisins. Au moins 77 % des Maliens vivent sous le seuil de pauvreté ; l'insécurité alimentaire menace 2 millions de personnes. La situation sécuritaire globale est volatile. Le secrétaire général de l'ONU note de "sérieuses violations des droits humains au nord" et estime que, "même quand l'intégrité territoriale aura été pleinement restaurée, de nombreux risques subsisteront en termes de sécurité, y compris des attaques terroristes, la prolifération d'armes, le trafic de drogue et d'autres activités criminelles". Par ailleurs, le responsable onusien doute de la réussite du processus politique, qui prend du retard : "Les conditions ne sont pas mûres pour la tenue d'élections libres, crédibles et paisibles". En l'absence de processus de réconciliation, elles pourraient provoquer "un regain d'instabilité et même des violences".

 

Quand les forces françaises engagées dans l'opération "Serval" vont-elles quitter le Mali ? Engagées depuis le 11 janvier, date à laquelle elles ont arrêté la progression des groupes djihadistes qui avaient pris la ville de Konna, au centre du pays, les forces françaises ont progressé jusqu'au nord dans le but de "permettre au Mali de recouvrer l'intégralité de sa souveraineté". Elles achevaient ces jours derniers le "nettoyage" du massif des Ifoghas, sanctuaire d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) à la frontière algérienne. La sécurisation des villes de la boucle du Niger, de Léré à Ansongo, en passant par Tombouctou et Gao, n'est pas achevée. Pour l'ONU, une réduction des opérations françaises "serait de nature à accroître le risque de résurgence des groupes islamistes armés", AQMI, Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Edddine.

 

L'exécutif français a évoqué un début de retrait des troupes fin avril. De 4 000 soldats aujourd'hui sur le terrain (5 200 mobilisés au total), l'opération "Serval" devrait passer à 2 000 hommes en juillet et à 1 000 à la fin de l'année. "Il y aura un retrait progressif, pragmatique dans l'appréciation de la situation", a indiqué le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, lors d'une visite sur le terrain les 7 et 8 mars. "La France n'a pas vocation à rester", explique Paris. Mais pour partir, il faut que les forces africaines prennent le relais.

 

La Misma, force africaine, est-elle en mesure de prendre la relève ? Cela a été salué par tous les observateurs : les premiers contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) sont arrivés très vite, au prix d'un effort important pour les pays de la région, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Togo, Bénin et Ghana. La force de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) compte aujourd'hui au Mali 80 officiers d'état-major et 6 300 hommes, pour une force attendue de 9 500 soldats. Parmi eux, 2 000 Tchadiens : ils sont les seuls à participer aux combats, dans le nord, et devraient rester pour sécuriser Kidal. Le président tchadien Idriss Déby, d'abord engagé de façon autonome, a souhaité mi-mars rejoindre la Misma dans l'espoir de financer cet engagement.

 

Bien que le mandat de la Misma requière que ces forces soient autonomes pendant 90 jours, les bataillons africains sont arrivés pour la plupart sans équipement et sont restés démunis. Le fonds de soutien mis en place n'a été abondé qu'à hauteur de 16 millions de dollars. La Cedeao en demandait 450 millions. Les Etats-Unis financent jusqu'en septembre. Le bataillon logistique, fourni par la Côte d'Ivoire, a dû être formé par les Français et n'arrivera que fin avril au Mali. A l'exception du contingent nigérien, qui sécurise la frontière avec le Niger depuis la ville de Ménaka, les troupes de la Misma ne seront pas en mesure d'effectuer du contrôle de zone avant plusieurs semaines. Elles se contentent pour l'heure de protéger les deux grands axes routiers, ouest et est, du pays.

 

L'armée malienne peut-elle sécuriser le pays ? Non, selon M. Ban Ki-moon. Marquée par le coup d'Etat du capitaine Sanogo en mars 2012, corrompue et désorganisée, accusée d'exactions envers les Touareg, l'armée malienne est en ruine. Huit bataillons de 400 à 800 hommes seraient encore à pied d'oeuvre dans un pays grand comme deux fois et demie la France.

 

Cette armée est appelée en même temps à combattre et à se reconstruire. Elle n'a ni véhicule ni armement opérationnel. Equipée de matériel soviétique, chinois ou américain, "c'est une brocante", explique le colonel Bruno Heluin, chef du détachement de liaison avec l'armée malienne. "Il est urgent de mobiliser le soutien des donateurs pour répondre aux besoins prioritaires des institutions de sécurité maliennes, reconstruction de bureaux, véhicules, équipements de communication, approvisionnements de base", note le rapport onusien.

 

La Mission européenne de formation de l'armée malienne, EUTM Mali, va former quatre bataillons de 650 hommes, avec un budget de 12,3 millions d'euros. Elle est prévue pour quinze mois, mais les cadres d'EUTM Mali soulignent déjà que, pour réussir, la mission devra être prolongée. Fin mars, 20 % de l'effectif européen était en place, avec 110 militaires fournis par 11 pays. Les premières formations sont censées commencer début avril, pour former un premier bataillon d'ici à septembre. Il a été demandé au gouvernement intérimaire de Bamako d'équiper ce premier contingent en véhicules et en armement, afin de faire la démonstration de sa bonne volonté.

 

La France a dû fournir l'essentiel de la force de protection de la mission (95 soldats en plus de ses 70 formateurs). Seuls les Tchèques (à l'aéroport de Bamako) et les Espagnols (dans l'école installée à Koulikoro) ont aussi accepté d'y contribuer.

 

A quoi ressemblera la force de maintien de la paix de l'ONU, la Minuma ? Une nouvelle résolution de l'ONU devrait, mi-avril, permettre de transformer la Misma en opération de maintien de la paix des Nations unies. Un impératif, estime Paris, compte tenu de la gravité de la situation et des problèmes de financement des forces africaines. "On aura une force beaucoup plus robuste, c'est clair", a admis le 25 mars le général ivoirien Soumaïla Bakayoko, président du comité des chefs d'état-major de la Cedeao. "On aura plus de moyens et nos hommes pourront exécuter cette mission dans les meilleures conditions."

 

Pour être efficace, la force onusienne devra compter 11 200 soldats et 1 400 policiers, estime Ban Ki-moon. Selon un haut responsable de l'ONU, la transformation de la Misma doit impérativement intervenir courant juin, afin d'être opérationnelle avant l'élection présidentielle malienne prévue début juillet, quand bien même ce calendrier fixé par Bamako paraît utopique. Les diplomates s'accordent sur le fait que le mandat de la Minuma devra être robuste : il s'agit de contenir les groupes islamistes, de sécuriser les centres urbains dans les secteurs pacifiés tout en assurant la protection des civils et un accompagnement du processus politique. La force agira sous chapitre VII, ce qui sous-entend la possibilité de recourir à "tous les moyens nécessaires".

 

La mission aura des contours inédits. Car, pour la partie contre-terrorisme, les opérations devront être menées "hors cadre ONU". Ban Ki-moon propose, "pour un certain temps", la création d'une "force parallèle". Il n'y aura donc pas de force de réaction rapide dans la Minuma. L'armée française devrait rester disponible depuis ses points d'appui de la région (Dakar, Abidjan, N'Djamena). Face aux craintes maliennes de voir s'installer dans la durée une force d'interposition, les sources onusiennes parlent de "stabilisation". "Nous ne voulons en aucun cas répéter le scénario ivoirien", souligne une source militaire à New York.



4 Commentaires

  1. Auteur

    Ccd

    En Avril, 2013 (03:49 AM)
    Non! la Farnce ne peut pas et ne doit pas partir.C'est elle qui

    allume le feu et doit attendre jusqu'a celle ci s'eteigne. :dedet: 
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  2. Auteur

    Alex Le Grand

    En Avril, 2013 (03:56 AM)
    Diouf avait laisse 2000 milliards a son sucesseur wade avant

    de partir en 2000.12 ans apres celui ci (wade) laisse 400

    milliards a son successeur Macky avant de partir.Donc Wade

    a laisse a Macky moins du quart de ce que Diouf lui a laisse.

    Avec tous les milliers de milliards qui sont entres lors de son

    regne au nom du senegal.Plus voleur que wade tu meurs.

     :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    Fin De Cdd

    En Avril, 2013 (04:01 AM)
    non ,elle doit partir sinon , elle passera pour une armée d'envahisseurs , il faudra que les africains apprennent à s'autogerer  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
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    Auteur

    Ccd

    En Avril, 2013 (04:25 AM)
    Apres avoir allume le feu,elle doit rester et gerer jusqu'a la

    fin.Partir serait abandonner le Mali et prendre la fuite comme

    les usa l'ont fait au vietnam,les russes en afghanistan et la

    france au mali.C'est pas normal qu'elle part avant la fin des

    hostilites qu'elle a commence. :dedet: 
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