Des coups de feu ont encore été entendus ce dimanche 17 mai à Ménaka, dans le nord du Mali, malgré la signature d'un accord de paix vendredi. Les groupes armés pro-gouvernement, le Gatia notamment, entendent défendre la ville qu'ils occupent depuis la fin du mois d'avril alors que les troupes de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) veulent rapidement reprendre le contrôle de cette localité.
Ce dimanche, la situation était toujours tendue à Ménaka et dans sa périphérie. Les communications officielles sont toujours coupées. Les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) affirment qu’ils sont en train d’assiéger la ville, mais que les casques bleus de l’ONU et les forces françaises de l’opération Barkhane leur demandent de temporiser, et même de reculer.
Faux, répondent les groupes armés pro-gouvernement malien. « Nous contrôlons totalement la situation même à Ménaka et les combattants de la CMA sont en déroute », explique un responsable du Mouvement arabe de l‘Azawad, tendance loyaliste.
Selon une source sécuritaire impartiale sur place, il est pour le moment plus prudent de parler de situation confuse. Seules certitudes : des coups de feu ont été entendus encore ce dimanche, et au cours de 72 dernières heures il y a eu de nombreuses victimes. Mais chaque camp cri victoire. D’après nos informations, les forces internationales font tout pour calmer les uns et les autres, mais pour le moment ce n’est pas du tout évident. En attendant, les populations de Ménaka vivent terrées chez elles avant le dénouement complet de la situation.
La population affiche son soutien au Gatia, groupe pro-Bamako
En tout cas, les habitants de Ménaka sont à nouveau descendus dans la rue ce dimanche pour demander le redéploiement de l'armée malienne dans la ville et soutenir le groupe armé pro-Bamako Gatia. Plusieurs rassemblements de ce type ont eu lieu ces dernières semaines, à Ménaka mais aussi à Gao ou à Bamako, durant lesquels le rôle de la Minusma a été très critiqué.
La mission onusienne demande en effet au Gatia de quitter Ménaka car la conquête de la ville a été faite en violation du cessez-le-feu en cours. Une exigence souvent interprétée comme un soutien aux rebelles. La Minusma « regrette que son impartialité soit mise en cause », assure ne soutenir aucune des parties belligérantes et évoque d'ailleurs de possibles sanctions contre « tous les violateurs du cessez-le-feu », à savoir le Gatia, mais aussi les groupes rebelles qui multiplient les attaques depuis trois semaines.
Les rebelles cherchent notamment à reprendre Ménaka et se plaignent d'ailleurs de ce que les casques bleus les en empêchent. Tout comme la Minusma, les autorités maliennes appellent au respect du cessez-le-feu. Bamako n'envisage donc pas de déployer l'armée nationale à Ménaka pour le moment, comme l'a rappelé avec force le président Ibrahim Boubacar Keïta vendredi pendant la cérémonie de signature de l'accord de paix, assurant de façon vigoureuse que le Mali respecterait ses engagements.
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