Au Mali, un accord a été trouvé dimanche 12 janvier à Ménaka, dans le nord-est du pays, entre les deux principales coalitions de groupes armés touaregs, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme. Toutefois, la question de leur présence en ville n’est pas résolue.
Depuis mi-décembre, les rapports étaient tendus entre la CMA et la Plateforme. Un accrochage entre eux avait provoqué la mort d'un officier du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), membre de la Plateforme, mettant le feu aux poudres. La mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) avait demandé aux deux groupes de quitter la ville, ce qu'ils avaient refusé de faire. Après trois jours de discussion, les deux coalitions ont trouvé un accord sur de nombreux points, mais la question de leur présence en ville reste en suspens.
Fin de la circulation des motos armées ou encore la mise en place d'un conseil mixte de sécurité et de patrouilles mixtes dans la région, sur bien des points, les deux coalitions se sont engagées à travailler ensemble pour sécuriser la région. Cependant, l'accord signé n'évoque en rien la question de leur présence dans la ville de Ménaka. Pour Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, le document signé dimanche règle à lui seul le problème.
« Avec cet accord, nous pensons que le risque d’affrontements s’éloigne de plus en plus et donc, à notre avis, les mouvements peuvent cohabiter pacifiquementà Ménaka et aux alentours de Ménaka. En ce qui concerne les positions, ce sont des arrangements internes qui vont certainement être trouvés. Là-bas, au niveau local, il y aura peut-être une répartition géographique ou alors, il y aura des positions. »
Du côté de la Plateforme, on estime également que la question n'est plus d'actualité. Le banditisme reste trop fort et l'armée et ses partenaires trop distants pour que les groupes quittent la ville.
« La ville de Ménaka est sous le contrôle des Fama [Forces armées du Mali] et de ses partenaires mais il faut être réaliste. Ces forces sont surtout dans leurs camps 24 heures sur 24. Les populations sont livrées à leur propre sort. Tous ces acteurs ont besoin de la contribution des mouvements pour la sécurité », estime pour sa part Fahad Ag Almahmoud, président de la Plateforme.
Des discussions entre les deux coalitions doivent encore se poursuivre dans les jours à venir pour définir les termes de la mise en place de ce nouvel accord.
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