Abidjan, la capitale ivoirienne, et Grand-Bassam, une ville voisine, ont de belles façades maritimes qui sont des lieux de convergence des amoureux des vagues et du soleil et des endroits fréquentés par des commerçants et des faiseurs de petits métiers qui y trouvent leur gagne-pain. Parmi cette dernière catégorie, il y a les fameuses "masseuses ambulantes" : des filles qui exercent un métier à la limite du digito-massage et du tourisme sexuel.
Selay Marius Kouassi, Abidjan
Par un temps mi-couvert, les visiteurs venus essentiellement d’Abidjan affluent sur la plage de Grand-Bassam (43 km d’Abidjan) pour se récréer et respirer l’air de la brise marine. Les cris des vendeuses de cocos frais sur la plage très animée se mêlent au bruit des vagues de l’océan, qui viennent échouer sur la berge.
Plus loin, des plagistes et des nageurs se reposent à l’ombre des cocotiers qui bordent la plage. Parmi eux, de nombreux travailleurs et des expatriés européens sont appâtés par de jeunes filles. Elles, ce sont les "masseuses ambulantes", des filles au physique de rêve et au langage séducteur, dont l’âge varie entre 14 et 28 ans.
Masseuses ambulantes : arsenal et tarification
Si pour beaucoup de gens la plage est le lieu idéal pour se reposer, les masseuses ambulantes, elles, en ont fait un lieu de travail ; un espace où elles offrent leurs services.
Pommades, lotions et crèmes dans un sac en bandoulière, serviette au cou, "les masseuses" abordent avec un sourire radieux leurs clients, des personnes en quête de détente, des Européens notamment.
Moyennant un billet de 2000 Fcfa (environ 3,04 euros), elles épilent leurs clients, soignent leurs corps et les massent. Parfois, pour un autre billet de banque et à la demande du client, elles peuvent "aller plus loin".
Discours séducteur, tenue aguichante
"Monsieur, je peux vous masser. Vous n'allez pas le regretter. Vous allez en redemander. J’ai un doigté qui va vous vider de tout stress. Essayez ! Vous vous sentirez bien mieux juste après. C'est un massage de qualité". Voici l’invite par laquelle Sonia Toh, la vingtaine à peine entamée, aborde ses potentiels clients. Sonia exerce le métier de masseuse ambulante depuis bientôt 4 ans.
Entre deux massages, Sonia accepte volontiers de dévoiler les secrets d’une profession dont les contours restent méconnus.
"Souvent le langage seul ne suffit pas pour appâter les clients, il faut se montrer attirante. La tenue et les postures aguichantes comptent pour beaucoup dans ce jeu de séduction des clients", reconnaît Sonia, qui se tient debout et adopte une posture lascive. La fente faite dans le pagne violet clair qui lui ceint le bassin laisse entrevoir ses cuises. "Peu de personnes résistent à ça !", lance fièrement Sonia.
Massage moins ou massage plus
Il y a le "massage moins" et le "massage plus". Décodage ! Le "massage moins" ne se limite qu'au simple massage. Il consiste à masser simplement le client. Le ‘‘massage plus’’, lui, consiste à aller au-delà du massage, c'est-à-dire à avoir des rapports sexuels avec le client. Mais Sonia affirme être de celles qui se limitent au "massage moins".
Addiction
Joseph Aman se rend tous les week-ends à la plage de Bassam, beaucoup plus pour le massage que pour respirer l’air frais. "Le massage est devenue une addiction, dont je ne peux me passer. Elles ont des doigts envoûtants, ces jeunes filles ! ", lance Joseph, qui jure n’avoir jamais sollicité de "massage plus".
Bénéficiaires indirects
Le "massage plus", lui, ne se fait pas en plein air, mais dans les bungalows qui bordent la plage. Et les bénéficiaires, ce ne sont pas les seules masseuses et leurs clients. "Les masseuses et leur clients louent nos bungalows pendant une ou deux heures pour leurs activités. Cela nous profite quelque fois", reconnaît un gérant de complexe hôtelier qui a requis l’anonymat.
Risques d’une activité perplexe et incontrôlée
Aristide Yebouah, le Président de TAS-CI, une ONG qui lutte contre le tourisme sexuel et la pédophilie, est très alarmant.
"Le massage ambulant est une forme de prostitution voilée et un potentiel vecteur de propagation du VIH/SIDA. Notre tentative de recenser et de sensibiliser les masseuses sur les risques du VIH/SIDA s’est heurtée à leur refus de reconnaître qu’elles pratiquaient une autre forme de prostitution. Et le drame, c’est que cette activité emploie souvent des filles qui ont à peine atteint la puberté, des mineures. Il faut agir, et vite ! ".
11 Commentaires
Door
En Août, 2011 (10:24 AM)Béguéééééé
En Août, 2011 (10:34 AM)Baay Gallaay
En Août, 2011 (10:46 AM)K17
En Août, 2011 (10:49 AM)Diwe
En Août, 2011 (11:21 AM)Dof Dou Wer Day Tané
En Août, 2011 (11:40 AM)YOW MOM LO LAK NI BA TOK; LIGUAY RAY SI TOUBAB EUPNA ; TU SERA JUG2 POUR CRIME CONTRE LUMANIT2
Lyns
En Août, 2011 (14:10 PM)Kokou
En Août, 2011 (16:29 PM)Ukust
En Août, 2011 (19:39 PM)Kodou
En Août, 2011 (19:54 PM)Abidjanais
En Août, 2011 (21:21 PM)Participer à la Discussion