L'Organisation internationale pour les migrations enregistre, sur les sept premiers mois de l'année, une hausse des interceptions de migrants par les gardes-côtes libyens en mer Méditerranée. Des chiffres difficiles à analyser pour l'Organisation internationale pour les migrations.
En tout, ce sont 20.257 personnes qui ont été interceptées entre janvier et juillet indique l'OIM, contre 12.000 sur toute l'année 2020. La hausse des départs est « de 100% de janvier à juillet » par rapport à la même période l'an dernier, a indiqué à l'Agence France presse un responsable de la marine libyenne sous le sceau de l'anonymat. Et cet été, le nombre de morts bat des records selon les ONG qui patrouillent en mer dans la zone.
Si la trêve dans la guerre qui se joue sur le sol libyen semble être à l'origine de cette hausse des départs, un migrant sur deux finit par retourner en Libye. Une situation qui inquiète Flavio Di Giacomo, le représentant de l'OIM pour la Méditerranée, joint par Lucas Bouguet de la rédaction Afrique, car, selon lui, la situation des personnes exilées en Libye ne s'est pas améliorée malgré l'arrêt des combats et une relative stabilisation de la situation intérieure à la faveur du cessez-le-feu d'octobre 2020 et de la mise en place d'un gouvernement de transition. « Les migrants qui vivent en Libye sont dans une situation très difficile qui ne s’est pas améliorée. Au contraire, il semble que le danger se soit accru par rapport à l’année dernière. C’est probablement pour cette raison que les migrants chercher à fuir la Libye où ils sont victimes de violences et où les droits humains sont violés.
Les passeurs plus visibles
De plus, jusqu’il y a quelques mois, jusqu’à l’année dernière, les migrants partaient sur des bateaux gonflables, c’était très facile de les gonfler sur la plage, et ça leur donnait la possibilité de bouger très rapidement d’un endroit à un autre sans être vus par les autorités. Et maintenant, on a même enregistré l’arrivée cette année de gros bateaux de bois avec des centaines de personnes à leur bord. Ce qui n’était pas le cas ces trois dernières années. Ça veut dire qu’évidemment, les trafiquants ont moins peur d’être arrêtés sur la plage, car il faut du temps pour remplir ces bateaux de bois, on est bien visible sur la plage, ce qui montre qu’ils n’ont pas peur des autorités. »
Le fait que les passeurs prennent moins de précaution peut s'expliquer par le manque à gagner des mois de confinement, qu'ils cherchent à rattraper, explique à l'AFP le juriste Anouar al-Werfalli, spécialiste des questions migratoires. « Les passeurs ont accéléré la cadence pour compenser le manque à gagner durant les nombreux mois de confinement" et "de nombreux migrants qui avaient dû mettre en attente leur projet migratoire reprennent la route », selon M. Werfalli.
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