Les 13 jeunes Congolais morts dans un commissariat en juillet à Brazzaville "ont été torturés et exécutés", a accusé vendredi une ONG dans un rapport qui s'inquiète de la fiabilité d'un procès prévu le 24 octobre.
"Ces décès sont intervenus des suites d'actes de torture et de traitements cruels et inhumains et dégradants", écrit l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) dans son rapport qui dénonce l'absence d'autospie et "une enquête bâclée". L'OCDH donne l'identité de 12 des 13 jeunes gens âgéS de 16 à 28 ans qui sont morts au commissariat de Chacona dans le quartier de¨Mpila dans la nuit du 22 au 23 juillet après leur interpellation.
Ils étaient lycéens, étudiants, mécaniciens ou commerçants, d'après le rapport de l'OCDH. Le gouvernement congolais avait dans un premier temps affirmé qu'ils appartenaient à deux bandes de délinquants du gang des "Bébés noirs" à Brazzaville. Le ministre de l'Intérieur, Raymond-Zéphirin Mboulou, avait ensuite reconnu leur mort au commissariat, sans explication sur leur interpellation ou la cause des 13 décès. Il avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l'enterrement.
"Les enquêtes menées par notre organisation ont montré que les jeunes tués n'avaient vraisemblablement rien à voir avec les gangs des Bébés noirs. Nous avons enquêté auprès d'une centaine de témoins. Aucune des personnes décédées n'a présenté un profil de délinquant pendant nos recherches sur le terrain", écrit l'ONG. L'ONG dénonce encore "une information judiciaire bâclée", et le renvoi en correctionnel de six policiers pour "homicide involontaire et non-assistance à personne en danger": "Le parquet a ainsi transformé une affaire d'ampleur criminelle en délit".
"Vue la rapidité de l'instruction de cette affaire et le procès annoncé pour le 24 octobre prochain, nous craignons que ce procès ne soit pas à la hauteur et ne soit pas en mesure de dire toute la vérité sur ce qui s'est passé",a indiqué Trésor Nzila directeur exécutif de l'OCDH, en présentant le rapport. L'ONG demande au parquet de "reconsidérer le procès annoncé pour le 24 octobre et en même temps de poursuivre les enquêtes afin de rendre une justice de qualité". Les auteurs demandent aussi la démission du ministre de l'Intérieur et recommandent aux "partenaires bilatéraux" du Congo de "suspendre leur soutien aux forces de défense et de sécurité".
2 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2018 (15:37 PM)et au Sénégal, un des pays les plus sales et pollués du monde...... rien !!!
Thiessois
En Septembre, 2018 (18:27 PM)Participer à la Discussion