L'Église camerounaise hausse le ton et envisage de porter plainte pour assassinat, un mois et demi après la mort de l'évêque Jean-Marie Benoît Bala. La justice privilégie de son côté la thèse de la noyade.
« La Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun va se constituer partie civile et envisage de porter plainte contre X pour assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala », ont annoncé lundi 17 juillet les évêques dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux.
« Ce dossier sera confié à un collège d’avocats, qui nous représentera désormais dans la recherche de la vérité », ont-ils poursuivi.
Le corps sans vie de Mgr Bala avait été repêché le 2 juin dans les eaux de la rivière Sanaga. À l’intérieur de son véhicule, retrouvé le lendemain à hauteur d’un pont sur le fleuve, les policiers avaient découvert un message où était écrit « Je suis dans l’eau. »
« Un crime odieux »
Dans les premières conclusions de l’enquête judiciaire, le procureur général auprès de la Cour d’appel du Centre avait estimé que la noyade était « la cause la plus probable du décès de l’évêque ». L’autopsie, menée semble-t-il par deux médecins légistes étrangers, n’aurait en effet révélé aucune trace de violence sur son corps.
Une thèse contredite par les évêques camerounais, qui avaient dénoncé dès le 13 juin dernier « un assassinat brutal » et « un crime odieux et insupportable ». « Le corps que [les évêques] ont vu et reconnu au bord de la [rivière] Sanaga et à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé et qui était la dépouille de Mgr Jean Marie Benoît Bala, portait des marques de violence », avaient-ils fait savoir dans un communiqué le 10 juillet.
En attendant d’éventuelles suites judiciaires, l’Église a annoncé qu’elle avait récupéré le corps de Mgr Bala et qu’elle procéderait à ses obsèques les 2 et 3 août, dans son diocèse de Bafia.
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