Un défilé du principal opposant mozambicain Venancio Mondlane, en tournée pour présenter son nouveau parti, a été dispersé mercredi à balles réelles dans la capitale Maputo où 14 personnes ont été blessées, a affirmé l'ONG locale Plataforma Decide.
"On peut confirmer qu'à l'heure actuelle, quatorze personnes sont blessées, dont deux enfants. La police a tiré des balles réelles et des gaz lacrymogènes pour disperser la marche de Mondlane", a indiqué à l'AFP le coordinateur de l'ONG Wilker Dias.
Ce cortège, réunissant des centaines de personnes autour de l'ex-candidat à la présidentielle Venancio Mondlane haranguant ses partisans depuis le toit ouvrant d'un SUV, était diffusé en direct sur les réseaux sociaux jusqu'à son interruption par des détonations.
Très similaires à des tirs d'armes à feu, elles sont audibles au moment où la foule arrive à hauteur d'un véhicule blindé au motif camouflage.
"Dès son arrivée à l'intersection où tout s'est passé, la police, lourdement armée, a commencé à tirer. C'était un scénario d'embuscade. Ce n'était qu'un défilé", a témoigné sur place Silvestre Alexandre, 27 ans, auprès de l'AFP.
"J'ai vu quelques personnes saigner en raison de leurs blessures. Sur place, mon ami de 32 ans a été blessé et est actuellement hospitalisé", a affirmé le jeune homme, visiblement en état de choc.
Revendiquant la victoire électorale au scrutin d'octobre, Venancio Mondlane est l'initiateur de mois de manifestations à la suite des multiples irrégularités observées par différentes missions d'observation internationales.
Ces violences post-électorales très intenses jusqu'à début janvier ont fait plus de 320 morts, toujours selon Plataforma Decide.
Après la rupture avec le parti Podemos qui avait soutenu sa candidature, Venancio Mondlane assure en ce moment la promotion de son nouveau parti en cours de formation, l'Alliance Nationale pour un Mozambique Autonome et Libre.
L'Anamalala en version courte signifie "c'est fini", un des mots d'ordre des manifestations en langue locale macua.
La veille, le nouveau président Daniel Chapo, issu de la formation Frelimo dirigeant le pays depuis l'indépendance en 1975, a annoncé pour mercredi une "rencontre avec les partis politiques d'opposition pour discuter en vue de la signature d'un accord".
"La situation politique au Mozambique est bonne", a-t-il assuré lors de cette visite en Afrique du Sud.
Crédité de la deuxième position à l'élection présidentielle avec 24% des voix selon les résultats arrêtés par la plus haute cour du pays, Venancio Mondlane ne participe pas à ces discussions.
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