Partenaire économique stratégique du Bénin, le Niger a basculé, en août 2023, sous un régime militaire, alors même que Niamey et Cotonou se régalaient de voir les travaux du pipeline d’exportation de pétrole brut évoluer à grands pas. Ce coup d’Etat a jeté un froid dans les relations entre les deux pays, puisque le Bénin a décidé d’appliquer les sanctions de la Cedeao contre Niamey.
Retour aux pourparlers concernant le pipeline d’exportation du pétrole brut nigérien
Jusqu’à la levée de ces mesures punitives le 24 février 2024, le Niger regardait son voisin en chien de faïence, surtout que ce dernier soutenait le projet d'intervention militaire de la Cedeao à Niamey.
Aujourd’hui, même si la junte militaire n’a pas encore ouvert la frontière entre les deux pays, elle est, semble-t-il, disposée à renouer le dialogue avec Cotonou. Du moins, en ce qui concerne le pipeline d’exportation de son pétrole brut.
Depuis quelques jours, des émissaires de la douane nigérienne séjournent au Bénin, dans le cadre de l’harmonisation des procédures pour l’exportation de l'or noir nigérien via Cotonou.
Un système d’amarrage à pont unique pour charger les navires
Hier mardi 5 mars 2024, ils ont visité les installations du pipeline. Ce qui leur a permis de s’imprégner des aspects techniques de la station terminale de Sèmè.
Inutile de rappeler que l'oléoduc, long de 1980 km, quitte Agadem dans la région de Diffa (Niger) pour la station terminale de Sèmè dans le département de l’Ouémé au Bénin. La section maritime, qui mesure 15 km, est équipée d’un système d’amarrage à pont unique, qui permettra de charger les navires (cinq par mois) pour l’exportation via le port de Cotonou.
La partie béninoise a expliqué aux émissaires nigériens que toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour la commercialisation sans anicroche du pétrole en provenance d’Agadem.
Neuf réservoirs à remplir avant de démarrer l’exportation
Le pipeline a déjà été mis en service. Il attend juste de recevoir le pétrole des forages d’Agadem. En tout, il faudra remplir neuf réservoirs sur le trajet avant que le brut n'arrive à la station terminale.
Ce processus pourrait prendre 60 jours soit fin avril ou début mai 2024. En tout cas, la principale information à retenir du séjour des émissaires nigériens à Cotonou, c’est que le projet est sauf.
Le pétrole nigérien passera bel et bien par le Bénin, malgré les récentes tensions entre Niamey et Cotonou. Finalement l'or noir qui nous unit est plus fort que les querelles qui nous divisent.
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En Mars, 2024 (13:32 PM)Participer à la Discussion