Le directeur de L'Enquêteur, plus important quotidien privé du Niger, a été écroué lundi à la prison de Niamey pour "atteinte à la défense nationale", a indiqué à l'AFP son avocat.
"Idrissa Soumana Maiga a été placé lundi après-midi sous mandat de dépôt à la prison de Niamey par un juge d’instruction pour le chef +d’atteinte à la défense nationale+", a déclaré Me Kafougou Ousmane Ben.
Selon lui, l'inculpation de son client est liée à un article paru le 25 avril dans L'Enquêteur sous le titre: "Installation présumée d'équipements d'écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels". "Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ?", écrivait notamment le quotidien.
M. Soumana Maiga avait été placé en garde-à-vue jeudi et a été entendu lundi par un juge d'instruction, selon un communiqué du Cadre d'actions des professionnels de médias (CAPM), regroupement de journalistes locaux récemment créée qui a exigé sa "libération".
Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59è en 2022 à 61è en 2023.
Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, le nouveau régime militaire a rapidement exigé et obtenu le départ des soldats de l'ex-puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires et confrontés à la violence jihadiste.
Le 10 avril, une centaine d'instructeurs russes sont arrivés à Niamey et le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe.
Les instructeurs russes vont installer au Niger "un système de défense anti-aérien" et "assureront une formation de qualité" aux militaires nigériens "pour son utilisation efficiente", selon les autorités.
En mars, Niamey avait dénoncé l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence des forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antijihadiste, était désormais "illégale".
Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses plus de 1.000 soldats et des "discussions" sont toujours en cours à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait
1 Commentaires
They les colons !
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