
Le pape Benoît XVI a appelé mercredi à la fin des « attaques terroristes » menées contre les chrétiens au Nigeria et a exhorté l’ensemble des parties concernées à ne pas se livrer à des mesures de représailles.
Lors de son audience, le souverain pontife a exhorté « ceux qui sont responsables des violences à cesser immédiatement de faire couler le sang de tant de (gens) innocents », et a pressé la société nigériane de trouver un moyen d’éviter « le chemin de la vendetta ». Il a également souhaité que les Nigérians construisent une société où « le droit de pratiquer sa religion soit entièrement protégé ».
Lundi, la secte radicale Boko Haram qui lutte pour une application stricte de la charia dans le pays a revendiqué sa responsabilité dans des attentats qui ont visé dimanche trois églises à Kaduna et Zaria, les deux principales villes de la province de Kaduna (nord), et provoqué des représailles de jeunes chrétiens, dont le bilan officiel est de 52 morts et 150 blessés.
Mardi, l’Association chrétienne du Nigeria, principale organisation chrétienne du pays, a accusé Boko Haram d’avoir « déclaré la guerre aux chrétiens et au christianisme au Nigeria ».
Depuis le début de l’année, des églises ont été à plusieurs reprises la cible d’attentats suicides. Le 29 avril, un attentat contre un amphithéâtre en plein air sur le campus de l’université de Kano, pendant un service religieux chrétien, a fait 15 morts et de nombreux blessés. A Pâques, un attentat a fait au moins 38 morts à Kaduna.
Pays le plus peuplé d’Afrique avec 150 millions d’habitants, le Nigeria est en proie à de fortes tensions religieuses et ethniques. Le pays est profondément divisé entre le Sud majoritairement chrétien et le Nord musulman. Les islamistes de Boko Haram ont revendiqué des dizaines d’attentats qui ont coûté la vie à des centaines de personnes depuis 2011.
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