Muhammadu Buhari va entamer des négociations pour résoudre la crise dans le delta du Niger. Il l'a annoncé dimanche 29 mai lors de son discours marquant l'anniversaire de son accession au pouvoir, il y a un an. Il a affirmé ne pas vouloir céder au nouveau groupe insurrectionnel qui se fait appeler « les Vengeurs du delta du Niger », et qui sabote les sites pétroliers depuis quelques mois. Sa décision : relancer le processus d'amnistie des anciens leaders militants de la région, pour « reprendre le dialogue au plus haut niveau ».
Amener les attaquants des pipelines devant la justice et reprendre le dialogue avec les leaders de la région. Tel est le programme présenté par Muhammadu Buhari pour résoudre le regain de tensions dans le delta du Niger. La réaction du gouvernement était attendue après trois attaques d'envergure, la semaine dernière, contre d'importantes installations pétrolières.
Les attaquants, baptisés « les Vengeurs du delta du Niger », demandent une meilleure distribution des revenus du pétrole, et ont des visées indépendantistes. Le mouvement est né il y a quelques mois, mais il reprend les revendications du Mend (le Mouvement d'émancipation du delta du Niger), entré en conflit avec le gouvernement en 2009.
Depuis, les anciens membres du Mend bénéficiaient d'un programme d'amnistie qui encadrait leur réinsertion. Mais qui octroyait aussi des contrats juteux à ses leaders dans le secteur de la sécurité. Des contrats résiliés par Muhammadu Buhari, qui a aussi réduit les pensions des anciens activistes.
Relancer ce programme et tendre la main aux anciens du Mend sera une mesure coûteuse pour le président nigérian. Mais elle pourrait lui permette d'isoler le nouveau mouvement insurrectionnel, et de l'empêcher de prendre de l'ampleur.
L'armée nigériane a par ailleurs annoncé dimanche soir avoir déjoué deux attaques des «Vengeurs du selta du Niger», et dans une opération distincte, avoir arrêté 10 suspects
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