
Le président soudanais Omar El-Bechir a demandé à la mission hybride de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD) de quitter le pays au motif qu’elle n'a pas réussi à exécuter son mandat.
El-Bechir a déclaré lors d'un discours public tenu à Khartoum dimanche, que la mission de maintien de la paix est devenue un fardeau pour les Forces armées soudanaises (SAF), l'accusant de soutenir les mouvements rebelles dans la région.
Nous voulons une stratégie claire pour le départ de la MINUAD du Darfour, nous avons instruit le ministère chargé des Affaires étrangères de collaborer avec les Nations Unies pour mettre fin à la présence de la MINUAD au Darfour, a ajouté le président.
Au lieu de soutenir l'armée soudanaise dans la protection des civils dans la région, elle protège les rebelles. La MINUAD devrait donc élaborer un programme clair de départ, a souligné M. El-Bechir.
Cette force nourrit l'intention de perturber la stabilité dans la région et d'entraver les projets de développement après que la SAF a réussi à vaincre les mouvements rebelles, a-t-il expliqué.
Cette nouvelle déclaration intervient alors que les tensions sont vives entre la mission et Khartoum, relative à une allégation de destruction de masse commise par les forces gouvernementales dans la région instable.
La semaine dernière, le Soudan a fermé le bureau de la mission de l'ONU à Khartoum, qu'il accuse d'avoir failli à sa mission dans la région.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait auparavant demandé aux autorités soudanaises d'approuver une nouvelle enquête sur les allégations de destruction de masse, décrivant la première enquête menée par la MINUAD comme «non concluante» en raison la forte présence des militaires soudanais et de la police nationale.
Toutefois, le gouvernement soudanais a rejeté cette demande mettant en garde la mission de maintien de la paix contre des conséquences désastreuses si elle soulevait à nouveau la question. Le Soudan a souvent menacé d'expulser la mission, rappelle-t-on.
Au cours des dernières années, le gouvernement a expulsé de nombreux fonctionnaires de l'ONU et des organisations humanitaires internationales du Darfour, les accusant d'actes répréhensibles.
Suite à l'inculpation du président El-Bechir pour crimes de guerre en 2009 par la Cour pénale internationale, Khartoum a expulsé 13 organisations d'aide internationales.
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