Le Parlement ougandais a adopté mercredi 20 décembre à 315 voix contre 62 la suppression de la limite d'âge de 75 ans imposée par la Constitution aux candidats à la présidence de la République. Mais les adversaires du président Yoweri Museveni, 73 ans, craignent que ce projet de loi ne lui ouvre la voie à une nouvelle candidature lors des élections prévues en 2021.
Officiellement, il s'agit de « lutter contre la discrimination par l'âge », c'est ce qu'affirme le porte-parole du parti au pouvoir, le Mouvement de résistance nationale, qui assure que ce projet de loi n'est pas fait pour bénéficier à Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 31 ans.
Côté opposition, des voix se sont d'ores et déjà élevées pour dénoncer ce vote. L'élu Gilbert Olanya n'hésite pas à comparer le président ougandais à Robert Mugabe au Zimbabwe ou à Mouammar Kadhafi en Libye. L'avocat et défenseur des droits de l'homme Nicholas Opiyo parle, lui, d'un « revirement démocratique ». La limite d'âge était, explique-t-il, « l'unique soupape de sécurité » qui aurait permis au chef de l'Etat d'abandonner pacifiquement le pouvoir.
Le président ougandais n'en est pas à son premier coup d'essai. La Constitution avait déjà été modifiée en 2005 pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels. Yoweri Museveni avait ainsi pu briguer ses 3e, 4e et 5e mandats. Si le vote de mercredi réintroduit la limitation du nombre de mandats présidentiels, ce volet n'entrera en vigueur qu'après la prochaine élection, ce qui permettra au président Museveni de se présenter une nouvelle fois.
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