Notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel... "Jeune Afrique" désigne les 50 personnalités les plus influentes du continent.
« Influence?: n.f. Action qu’une personne exerce sur une autre, autorité, capacité à modifier un comportement, faire impression. » En choisissant cette année, pour notre traditionnel palmarès du numéro double de fin décembre, de mettre en avant ce critère immatériel, nous n’ignorions pas que nos classements seraient inévitablement critiquables. Quelle que soit la précision des caractères fondant notre jugement – notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel –, il va de soi que l’exercice a quelque chose de subjectif et qu’il sera loisible à chacun de le contester. Il n’empêche?: à bien y regarder, ces cinquante-là influent incontestablement et de façon déterminante sur la marche du continent (c’est-à-dire en dehors des frontières de leur pays d’origine), soit en se servant de leur position de pouvoir et de leur puissance comme d’un tremplin pour concrétiser leurs ambitions, soit en pesant de par leur envergure financière ou intellectuelle sur les choix des marchés et ceux de l’opinion publique.
Précision indispensable?: ces classements, en particulier celui qui prétend mesurer l’influence des hommes de pouvoir, n’ont rien de qualitatif. Pas plus en tout cas que ceux établis au niveau mondial par certains de nos confrères anglo-saxons, qui depuis dix ans placent Oussama Ben Laden parmi les personnalités les plus influentes de la planète. L’auraient-ils été que Nelson Mandela, icône intouchable hélas réduite au silence par l’âge et la maladie, les survolerait tous. Madiba ne figure donc pas dans ce palmarès. Cela fait longtemps qu’il est hors concours...
Le classement politique
Notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel... "Jeune Afrique" désigne les hommes et femmes politiques les plus influents du continent.
1 Moummar Kaddafi
Libye
Qui paie commande. Si cet adage assez peu moral est l’un des fondements de la realpolitik, il est difficile de refuser quoi que ce soit à ce colonel de 68 ans, « Guide » à vie d’un pays qui détient les plus importantes réserves pétrolières du continent et doyen des chefs d’État d’Afrique. En privé, ses pairs ne cachent pas l’agacement que leur inspire cet homme erratique et insaisissable. En public, la plupart le couvrent d’éloges et se rendent à Tripoli à la première convocation. Si Kaddafi ne fait plus peur, son arme de séduction massive – l’argent – reste intacte. Économiquement présente, via la pieuvre LAP (Libya Africa Portfolio), dans une quarantaine de pays africains, courtisée par les Européens, eldorado cruel pour des dizaines de milliers de Maghrébins et de Subsahariens, la Libye se conjugue en milliards de dollars. Or la Libye, c’est lui. S’il est sans doute le seul à pouvoir encore déplacer les foules à chacun de ses voyages sur le continent, ce n’est plus pour la teneur de son « message » aussi usé qu’un disque rayé, mais parce que sa caravane dégage toujours le même parfum de pétrodinars. Peu importe le flacon, pense Kaddafi, pourvu que demeure l’ivresse d’être populaire. Qui dit mieux??
2 Jacob Zuma
Afrique du Sud
Il a beau être plus discret que son prédécesseur, Thabo Mbeki, sur la scène internationale, celui qui dirige la première économie du continent reste un poids lourd africain. Zuma s’intéresse davantage à son pays qu’aux crises qui secouent le continent, mais il continue de peser au sein de l’Union africaine et d’appuyer la candidature de son pays au Conseil de sécurité de l’ONU. De quoi laisser l’Afrique du Sud très largement en tête du peloton.
3 Abdelaziz Bouteflika
Algérie
Bientôt douze ans passés à la tête de l’Algérie?: Abdelaziz Bouteflika est aujourd’hui le président le plus puissant de l’histoire de son pays, après Houari Boumédiène. Un pays qui compte sur la scène mondiale, grâce à l’entregent de « Boutef », mais aussi grâce à ses hydrocarbures?: quatrième puissance économique du continent, cinquième producteur mondial de gaz naturel et des réserves en devises s’élevant à près de 150 milliards de dollars (110 milliards d’euros)… Le patron connaît personnellement nombre de chefs d’État et intervient sur des dossiers aussi divers et sensibles que le nucléaire iranien, Al-Qaïda ou la Palestine.
4 Mohammed VI
Maroc
Handicapé, sur le plan diplomatique, par son absence au sein de l’Union africaine, le roi compense par une politique très volontariste de coopération économique et humanitaire en direction de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Il y a effectué plusieurs voyages, alors que son père, Hassan II, n’y avait jamais mis les pieds. Son prestige de monarque éclairé et les multiples atouts du Maroc font le reste.
5 Blaise Compaoré
Burkina Faso
Togo, Guinée, Côte d’Ivoire, otages d’Aqmi, pour les médiations actuelles ou récentes?; Mauritanie, Liberia, Sierra Leone ou Angola, pour son passé présumé de déstabilisateur?: le chef de l’État burkinabè, désormais doyen des chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, est incontournable et son influence déborde largement au-delà de ses frontières. Craint et respecté par ses pairs, réélu le 21 novembre dernier pour un – a priori – dernier mandat, il se consacre de plus en plus aux affaires de l’Afrique.
6 Abdelmalek Droukdel
Algérie, Émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
Improbable association de fanatiques religieux et de trafiquants sans frontières, la nébuleuse terroriste qu’il dirige a accru sa capacité de nuisance en 2010. Multipliant les enlèvements et les attentats dans la zone sahélo-saharienne, elle a fait fuir les touristes et augmenter les dépenses de sécurité des entreprises. Mais, surtout, elle a accaparé les armées nationales et les a obligées à coopérer. Adoubé par Ben Laden sur Al-Jazira en octobre dernier, Droukdel s’en trouve conforté pour 2011.
7 Hosni Moubarak
Égypte
Au pouvoir depuis 1981, Moubarak, 82 ans, est à la manœuvre sur de très nombreux dossiers internationaux. Pivot entre l’Afrique et le Moyen-Orient, son pays est à la fois hôte de la Ligue arabe, facilitateur majeur des négociations israélo-palestiniennes et maître des eaux du Nil en Afrique de l’Est. S’il est réélu pour un sixième mandat en 2011, cet ancien militaire devra cependant utiliser tous ses réseaux pour enrayer la perte d’influence diplomatique du Caire.
8 José Eduardo Dos Santos
Angola
Le président angolais fait figure de « patron » à l’échelle du continent, lui qui dirige la troisième puissance pétrolière africaine. Chinois, Américains, Français… font le plein de brut chez lui. Et José Eduardo Dos Santos sait rendre des services à certains de ses pairs. Kabila père et fils n’ont pas eu à s’en plaindre. Depuis Abidjan, Laurent Gbagbo a pu également compter sur le soutien de Luanda.
9 Abdoulaye Wade
Sénégal
L’élection présidentielle en Guinée, la crise ivoirienne et même la libération de l’otage française en Iran, Clotilde Reiss… Le président sénégalais adore se sentir utile, préférant nettement la publicité à la discrétion sur ses nombreuses initiatives. Il reçoit, conseille et voyage sans compter. Et n’hésite pas à taper du poing sur la table lorsqu’il s’agit d’obtenir des postes au sein des instances régionales.
10 Paul Kagamé
Rwanda
Petit pays, mais vraie success-story économique. Petit pays, mais interlocuteur incontournable dans la région ultrasensible des Grands Lacs. Petit pays, mais immense traumatisme au retentissement planétaire. Qu’on l’admire ou qu’on le déteste, le président rwandais reste une star…
11 Mélès Zenawi
Éthiopie
En 2011, il fêtera ses vingt ans à la tête du pays. L’esprit tranquille?: 2010 a été pour lui une excellente année. En mai, aux législatives, son parti a balayé une opposition habilement muselée. Le Premier ministre s’est donc permis, quelques mois plus tard, de céder aux demandes de ses alliés – au premier rang desquels les États-Unis, qui voient en lui le garant de la stabilité dans la Corne de l’Afrique. Il a permis la libération de sa principale opposante, Birtukan Mideksa, emprisonnée depuis 2008. Face à l’Érythrée et au chaos somalien, les Occidentaux ont besoin d’un ami bien intentionné.
12 Yoweri Museveni
Ouganda
Il est président depuis vingt-quatre ans. Pour durer aussi longtemps, il a fallu faire sauter le verrou de la limitation des mandats et autoriser le multipartisme… La relative réussite économique et le souvenir des années Amin Dada-Milton Obote ont fait le reste?: Museveni demeure un allié de poids des Américains. 2011 sera l’année d’un défi, à savoir remporter une nouvelle élection présidentielle. Mais, comme on l’a vu, il maîtrise le sujet. Et les Occidentaux apprécient les pays stables, dans cette région troublée des Grands Lacs…
13 Denis Sassou Nguesso
Congo-Brazzaville
Depuis la mort d’Omar Bongo Ondimba, le président congolais a repris le bâton de médiateur régional (en Centrafrique notamment). Et l’on vient volontiers à Brazzaville écouter les conseils d’un sage qui n’est pas dépourvu de moyens.
14 Teodoro Obiang Nguema
Guinée équatoriale
À la tête du pays le plus riche d’Afrique centrale, le chef de l’État équato-guinéen fait désormais entendre sa voix. À la Beac par exemple, où il dicte sa loi.
15 Ellen Johnson-Sirleaf
Liberia
La seule femme chef d’État du continent, aux commandes d’un petit pays qui se reconstruit doucement mais sûrement, inspire le respect de ses pairs et des institutions internationales.
16 Salva Kiir
Sud-Soudan
Peut-être le 9 janvier prochain. Ou bien après cette date, si le référendum d’autodétermination venait à être reporté… Quoi qu’il en soit, Salva Kiir est appelé à devenir le 54e chef d’État africain. L’ancien guérillero – qui a déjà ses entrées à Washington – pourra alors gérer à sa guise un joli pactole?: 80 % de la production pétrolière soudanaise se fait dans le Sud.
17 Goodluck Jonathan
Nigeria
En 2010, ce zoologue discret est devenu le président de l’un des pays les plus puissants du continent. Numéro deux d’Umaru Yar’Adua, il lui a succédé à sa mort, en mai. Restera-t-il aux commandes du premier producteur de pétrole subsaharien?? Les élections sont prévues en avril. Pour s’y présenter, Jonathan devra recevoir l’investiture du parti au pouvoir. Il la disputera à un autre animal politique?: Atiku Abubakar. En attendant, il est en première ligne pour tenter de résoudre la crise ivoirienne.
18 Jean Ping
Gabon
On retrouve le président de la Commission de l’Union africaine au cœur de toutes les médiations. Formé à l’école Omar Bongo de la résolution des conflits, il imprime sa marque et son style policé depuis deux ans à la tête de l’organisation. Marié à une Italo-Ivoirienne, ce métis de père chinois est naturellement ouvert sur le monde et est parfois considéré comme un trait d’union entre l’empire du Milieu – de plus en plus influent en Afrique – et ses partenaires du continent.
19 Garaad Mohammed
Somalie, Pirate
La capacité de nuisance internationale de ce pirate somalien grimpe en flèche?: il a affirmé avoir déjà lui-même pris part à dix attaques. « Nous sommes là pour faire des affaires juteuses », a déclaré l’ancien seigneur de guerre au quotidien maritime britannique Lloyd’s, qui en a fait le quatrième des 100 acteurs les plus importants du transport maritime mondial. En 2010, malgré les patrouilles navales internationales Atalante, la moitié des attaques dans le monde ont eu lieu au large de la Somalie.
20 Henry Okah
Nigeria, Leader présumé du Mouvement d'émancipation du Delta du Niger (Mend)
Il s’en défend mais, en Afrique du Sud, où il réside et est désormais détenu, la justice le considère comme le leader du Mend. Depuis son apparition en 2006, ce mouvement qui sévit dans le sud pétrolier du Nigeria a fait baisser la production de 2,5 millions à 1,8 million de barils par jour. Ses méthodes – sabotages, enlèvements – ont évolué en 2010. En octobre, le Mend a revendiqué un attentat qui a fait douze morts à Abuja. Le futur président nigérian devra composer avec cette force nuisible à l’image du pays.
Notoriété, aptitude à peser sur le jeu diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel... "Jeune Afrique" désigne les hommes et femmes d'affaires les plus influents du continent. 1 Donald Kaberuka Rwanda, Banque africaine de développement Après Kaberuka?? Kaberuka, tout simplement. À 59 ans, l’ancien ministre rwandais des Finances est parvenu sans grande difficulté, en mai, grâce à son bilan et faute de concurrents sérieux, à décrocher un second mandat de cinq ans – le dernier – à la tête de la Banque africaine de développement (BAD). À son actif, sa réactivité face à la crise, qui a permis de mobiliser rapidement 9 milliards de dollars de dons pour la période 2008-2010. « Je prends l’engagement de continuer, avec mon équipe, à bâtir au quotidien une organisation de stature internationale », a-t-il martelé lors de sa prise de fonctions pour son second mandat, le 1er septembre. Mais c’est dès 2009 que Donald Kaberuka est devenu le plus grand argentier d’Afrique. Avec 12,6 milliards de dollars de prêts et de dons accordés par la BAD en 2009, soit une hausse de 129 % par rapport à 2008, la banque de développement panafricaine a pour la première fois débloqué davantage de crédits que la Banque mondiale en Afrique, devenant ainsi le premier bailleur de fonds du continent. Kaberuka entretient des relations privilégiées et régulières avec la communauté des bailleurs?: soit les plus grands pays de la planète. 2 Ngozi Okonjo-Iweala Nigeria, directrice générale de la Banque mondiale Première femme ministre des Finances du Nigeria, première Africaine à la direction générale de la Banque mondiale (BM), Ngozi Okonjo-Iweala sera-t-elle la première femme à diriger l’institution, dont la présidence sera renouvelée en 2012?? Discrète, mais très directe, elle est, à 56 ans, l’une des Africaines les plus influentes au monde. Diplômée de Harvard, elle a travaillé à la Banque de 1982 à 2003, pour y revenir par la grande porte en 2007, après quelques années passées à la tête des finances de son pays. 3 Phuthuma Nhleko Afrique du Sud, MTN Le patron de MTN depuis 2002 symbolise en Afrique à la fois l’extraordinaire révolution du mobile et l’une des plus belles réussites capitalistiques africaines de la décennie. Sous ses ordres, le groupe sud-africain s’est implanté dans 21 pays, où il est souvent l’un des plus gros contributeurs fiscaux, et a conquis 135 millions d’abonnés. Mais fin mars, c’est sur un échec que Phuthuma quittera son poste (il sera remplacé par Sifiso Dabengwa)?: ne pas avoir mené à bien le rapprochement de sa compagnie avec un autre géant des télécoms. L’homme garde néanmoins le sourire. En novembre, la vente de ses actions MTN lui a rapporté 46 millions d’euros. 4 Noureddine Cherouati Algérie, Sonatrach Le PDG du groupe pétrolier public, 62 ans, désigné en mai dernier, est un « fils de Sonatrach », entreprise qu’il a rejointe en 1971 à l’issue de sa formation à Polytech d’Alger. Sa mission?: réhabiliter le groupe, écorné par un scandale financier qui a emporté son prédécesseur, Mohamed Meziane, et relancer la machine du premier groupe africain (classement J.A.) et quatrième exportateur mondial de gaz. 5 Mustapha Terrab Maroc, Office chérifien des phosphates (OCP) Parce que l’OCP est au Maroc ce que Sonatrach est à l’Algérie, difficile de ne pas voir en son directeur général, Mustapha Terrab, l’un des hommes les plus influents du Maroc, et d’Afrique. L’homme de 55 ans, originaire de Fès, a été nommé en février 2006 par le roi Mohammed VI. Proche de ce dernier, il est un peu le prolongement des ambitions de M6, notamment à travers la promotion du retour de la matière grise marocaine au pays. Lui-même a passé une partie de sa vie aux États-Unis. 6 Nassef Sawaris Égypte, Orascom D’après le magazine Forbes, il est l’homme le plus riche d’Afrique (4,5 milliards d’euros dans son escarcelle). Longtemps mis sous la tutelle de son père Onsi, le plus jeune des trois frères de la famille copte Sawiris a repris cette année la présidence d’Orascom Construction Industries, la branche BTP du groupe. Ses affaires prospèrent en Égypte (il est membre du parti au pouvoir) et dans le Golfe, grâce à des associations fructueuses avec des multinationales européennes. 7 Arnold Ekpe Nigeria, Ecobank Certes, le groupe bancaire Ecobank n’est pas le plus puissant du continent. Mais il est implanté dans 29 pays. Et il est bien rare, en Afrique, de pouvoir ouvrir une banque sans défendre le projet devant le chef de l’État ou, tout du moins, le ministre de l’Économie et des Finances. De ce fait, Arnold Ekpe, qui construit pas à pas une véritable banque panafricaine, s’est constitué un solide réseau. 8 Mohamed el-Kettani Maroc, Attijariwafa Bank Sa retenue n’a d’égale que sa détermination à propulser la première banque marocaine (et maghrébine) au rang de groupe de dimension mondiale. En 2009, le groupe a réalisé un total de bilan de 290 milliards de dirhams (26 milliards d’euros) et un produit net bancaire de 13,3 milliards de dirhams. Il a racheté quatre filiales du Crédit agricole en Afrique de l’Ouest, pour devenir le premier groupe de la région. Et ne devrait pas s’arrêter là.
15 Commentaires
Charles Ble' Goude'
En Janvier, 2011 (15:47 PM)Reply_author
En Juillet, 2021 (17:04 PM)Ninki_nanka
En Janvier, 2011 (15:50 PM)Republicain
En Janvier, 2011 (15:52 PM)Reply_author
En Juillet, 2021 (16:55 PM)123
En Janvier, 2011 (15:54 PM)LE SÉNÉGAL GARDE LA 1ERE PLACE
Constat
En Janvier, 2011 (15:54 PM)Non, Non Et Non
En Janvier, 2011 (16:09 PM)Amadou1
En Janvier, 2011 (16:16 PM)Eh Oui
En Janvier, 2011 (16:41 PM)Biga
En Janvier, 2011 (17:17 PM)Putin D'abdel Malek
En Janvier, 2011 (19:28 PM)Thug Life
En Janvier, 2011 (20:16 PM)Dada
En Janvier, 2011 (21:13 PM)Diop
En Janvier, 2011 (10:42 AM)Dembaaa
En Janvier, 2011 (12:23 PM)Cair
En Janvier, 2011 (19:48 PM)Participer à la Discussion