« Les signaux sont au rouge » en Guinée selon Amnesty international qui publie ce mercredi 13 novembre un rapport détaillé sur la situation des droits de l’Homme. Le document arrive en pleine crise politique alors qu’une vingtaine de victimes est à déplorer selon l’opposition.
Principal sujet d’inquiétude selon l’étude, les nombreux décès par balles lors des manifestations politiques : 61 cas documentés par l’ONG entre 2015 et 2019. Une cinquantaine impliquerait clairement les forces de l’ordre, selon François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest : « Que ce soit les interviews qu’on a réalisées avec les blessés, avec les parents, les avocats, le personnel médical ou au vu des balles qui ont été retrouvées dans les corps, cela tend plutôt à impliquer les éléments des forces de sécurité, notamment des personnes ont identifié des pick-up et des éléments de la gendarmerie, qui avaient des fusils ».
Une seule condamnation de policier
Les autorités maintiennent pourtant que les forces de sécurité ne sont pas armées dans ces contextes. Elles accusent l’opposition d’être à l’origine des tueries, ce que conteste M. Patuel : « Cette version est clairement contredite par les vidéos et les images qu’Amnesty a pu faire authentifier. Cela contredit les résultats des rapports d’autopsie, qui montrent souvent que les armes qui sont utilisées sont plutôt des armes de guerre. Les autorités sont promptes à accuser l’opposition d’utiliser ce type de fusil, mais dans ce cas-là il faut qu’il y ait des enquêtes et il faut qu’ils montrent des preuves. Pour l’instant, à part faire des accusations vagues sur les manifestants, malheureusement, encore une fois, il n’y a pas d’enquête ».
Dans un seul cas, un policier a été condamné en février 2019. Le ministère de la Citoyenneté, qui a pris connaissance du rapport il y a une semaine d'après l'ONG, n’a pas pu répondre à nos questions.
Le document de l’ONG entre dans le cadre de l’examen périodique universel, une procédure régulière des Nations unies, mais intervient dans un contexte de crise politique à cause d'un projet de nouvelle Constitution. Cette dernière permettrait à Alpha Condé de briguer un troisième mandat.
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