Pour la France, le choix de recourir ou non à la force revient aux chefs d'Etat africains. Et tandis que l'ONU évoque le meurtre de 173 Ivoiriens, le premier ministre du président élu souhaite aussi une mission de la Cour pénale internationale pour juger «le dictateur» Laurent Gbagbo.
Désespéré par la situation en Côte d'Ivoire, le camp Ouattara a franchi un cap en appellant jeudi la communauté internationale à faire usage de la force contre Gbagbo. Guillaume Soro, premier ministre du président élu Alassane Ouattara, ne voit plus d'autre solution pour déloger celui qu'il qualifie de «dictateur» du pouvoir. En dépit des résultats de la commission électorale indépendante certifiés par l'Onu, ce dernier s'est en effet autoproclamé président et refuse de quitter son poste. Pressions politiques, menaces et sanctions sont pour l'instant restées sans effet. Mardi soir, Laurent Gbagbo a encore affirmé dans une intervention télévisée être «le président», appelant au dialogue son adversaire dont il refuse de reconnaître la légitimité. Cette main tendue a été qualifiée de manœuvre «hypocrite» par les partisans de Ouattara et de «faux message d'apaisement» par un haut diplomate de l'UE.
Les déclarations de Guillaume Soro sur l'usage de la force contre Gbagbo:
La France, qui avait lancé un ultimatum à Laurent Gbagbo la semaine dernière, estime que ce n'est pas à la communauté internationale de répondre à l'appel désespéré du premier ministre. Un éventuel recours à la force «est une responsabilité qui revient aux chefs d'Etat africains», a déclaré sur RFI Henri de Raincourt, ministre français de la Coopération. Ceux-ci se réunissent vendredi au Nigeria, dans le cadre d'un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). «Il s'agit de respecter la démocratie. Le faire par la force n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes», a ajouté le ministre français. La force française Licorne, déjà sur place et composée de 900 hommes, n'interviendrait donc que pour l'évacuation éventuelle des ressortissants français. Le gouvernement a d'ailleurs appelé ces derniers à quitter provisoirement le pays en attendant que la situation se calme.
L'ONU parle de 173 meurtres et évoque l'existence de charniers
De son côté, l'UE a simplement réitéré sa demande d'un départ «sans délai» de Gbagbo, sans se prononcer sur une éventuelle option militaire. Les Etats-Unis ont quant à eux entamé un dialogue avec la Cédéao pour renforcer la mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci), qui compte actuellement 9000 hommes. Ce sont ces Casques bleus qui protègent l'hôtel d'Abidjan dans lequel s'est réfugié Ouattara et son gouvernement. Le bâtiment est depuis plusieurs jours soumis à un blocus inquiétant des forces militaires pro-Gbagbo et, selon le porte-parole de la diplomatie américaine, «on ne peut pas exclure que (Gbagbo) puisse à un moment donné défier la présence de la force (de l'ONU) en y opposant la sienne». La Russie, réticente à voir l'ONU interférer dans ce qu'elle considère être un contentieux national, pourrait toutefois s'opposer au renforcement de l'Onuci.
Parallèlement, Guillaume Soro a appelé jeudi la Cour pénale internationale à mettre sur pied une mission en Côte d'Ivoire pour juger les agissements de Gbagbo, dans une interview accordée au quotidien Libération. «Nous savons tous les meurtres que Ceaucescu a commis en Roumanie et c'est exactement la même chose en Côte d'Ivoire», estime le premier ministre qui évoque le chiffre de 200 morts depuis le «putsch». Conscient du déséquilibre militaire actuel entre Ouattara et Gbagbo, Guillaume Soro craint la guerre civile qui pourrait éclater et dont «tous les éléments sont réunis».
«Entre le 16 et le 21 décembre, les responsables des droits de l'homme (en Côte d'Ivoire) ont reçu des informations sur 173 meurtres, 90 cas de tortures et de mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ou involontaires», a confirmé jeudi à Genève la Haute commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU, Kyung-Wha Kang. «Cette situation s'est caractérisée par l'usage excessif de la force par les partisans de Laurent Gbagbo», a-t-elle ajouté. L'Onuci a par ailleurs accusé les forces loyales à Laurent Gbagbo de l'avoir empêché d'enquêter sur l'existence éventuelle de charniers à Abidjan. De quoi rappeler à la Côte d'Ivoire ses heures les plus sombres.
9 Commentaires
Orthographiquement
En Décembre, 2010 (17:30 PM)Thiey
En Décembre, 2010 (17:30 PM)Nous disons niet!
Ass
En Décembre, 2010 (17:31 PM)Soro
En Décembre, 2010 (17:37 PM)Moussssssa
En Décembre, 2010 (18:48 PM)Reply_author
En Juin, 2021 (04:50 AM)Reply_author
En Juin, 2021 (05:57 AM)Alain
En Décembre, 2010 (21:35 PM)ils ont qu a se partager le gateau a deux faire de la cote d ivoire une coree bis
Alain
En Décembre, 2010 (21:41 PM)Lodagou
En Décembre, 2010 (12:42 PM)Une Ivoirienne
En Décembre, 2010 (16:46 PM)Je te remercie de reconnaitre q NOUS le peuple de Côte d'Ivoire nous avons élu en toute légitimité notre Président Alassane Dramane Ouattara ! Je suis actuellement sur place donc si tu veux plus d'infos, n'hésites pas à me demander de t'éclaicir sur certains évènements ! Bien à toi !
Participer à la Discussion