Le 16 juillet, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui ont acquitté l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ont rendu leurs conclusions écrites. Sur plus de 1 000 pages, ils démontent l’instruction et les méthodes de la procureure, Fatou Bensouda.
« Pendant deux ans, j’ai vu un dossier s’écrouler devant mes yeux ». Ces mots d’une extrême sévérité sont ceux de Cuno Tarfusser, le juge principal du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. C’est cet homme qui, le 15 janvier dernier, dans la salle d’audience principale de la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé que l’ancien président ivoirien et son ex-ministre de la jeunesse étaient acquittés de « toutes les charges » qui pesaient contre eux, notamment de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’exultation de leurs partisans voisinait alors avec la stupéfaction de certains observateurs.
Depuis l’arrestation, le 11 avril 2011, de l’ancien chef d’État ivoirien dans le sous-sol de la résidence présidentielle, le « dossier Gbagbo » était l’affaire emblématique de la CPI. Cinq ans d’instructions puis trois ans de procès plus tard, l’échec du bureau de la procureure n’en parait que plus retentissant.
Des preuves « fragiles, inconsistantes ou inappropriées »
Il aura fallu attendre le 16 juillet, soit six mois, pour que les juges expliquent par écrit les raisons de cette décision historique. Sur respectivement 90 et 961 pages, les juges Cuno Tarfusser et Geoffrey Henderson – la troisième magistrate, Herrera Carbuccia, ayant elle statué pour la poursuite du procès – livrent une charge sévère contre le travail de Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, et de son bureau lors du procès mais aussi lors des phases préliminaires. « Acquitter les deux accusés était la seule issue
8 Commentaires
Senegalus
En Juillet, 2019 (12:19 PM)Sego
En Juillet, 2019 (17:21 PM)Sego
En Juillet, 2019 (17:26 PM)L'afrique Libre
En Juillet, 2019 (01:48 AM)"A la Haye (…) la première fois que j’ai eu l’occasion de sourire, je crois, c’est le jour où trois fonctionnaires de la CPI sont venus pour me demander comment j’allais payer mes frais d’avocats.
Je leur ai répondu que les comptes en banque sur lesquels je recevais mon seul revenu, c’est-à-dire mon salaire depuis mon accession à la présidence en 2000, avaient été bloqués, et que je n’avais rien d’autre. Ils ne m’ont certainement pas cru, ils ont décidé de diligenter des enquêtes internationales.
J’ai plaisanté : je leur ai dit s’ils trouvaient quelque chose, qu’ils gardent tout pour eux. Ils ont cherché partout, en France, en Suisse, aux Etats-Unis, dans les paradis fiscaux…Ils ont eu beau faire, ils n’ont rien trouvé, pas de fortune cachées, pas de biens immobiliers « mal acquis » à l’étranger. Sarkozy aussi s’est démené pour faire chercher partout…Evidemment, qu’ils n’ont rien trouvé, parce que je n’ai pas grand-chose.
Laurent GBAGBO
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