« Le procès de Hissène Habré sera un avertissement envoyé à tous les puissants et gouvernants d’Afrique, y compris à Idriss Déby Itno », a avisé le collectif des avocats des victimes de Hissène Habré, dans un communiqué daté de ce 14 mai.
Dans le texte, les signataire entendent apporter la réponse « A qui appartient l’affaire Habré ? ». Ils récusent Habré et soutiens dans leur entreprise de dénigrement des Chambre africaines extraordinaires mises en place depuis plus d’un an par le Sénégal sur mandat de l’Union africaine (UA). « En particulier les avocats de Hissène Habré s’acharnent à critiquer les Chambres africaines qui auraient été créées par le président du Tchad, Idriss Déby Itno, puis manipulées par ce dernier. Cette affirmation sans fondement est insultante pour les victimes, les survivants et les militants des droits de l’Homme qui les assistent », écrivent les défenseurs des victimes présumés de crimes de la part de l’ex-homme fort de Ndjamena, exilé au Sénégal après sa chute du pouvoir en 1990.
Pour les conseils des victimes présumées, il est « toujours facile de dénigrer des survivants qui se battent pour la justice et d’accuser le Président Déby de tout instrumentaliser ». Et de se demander quel intérêt tirera ce dernier, qui était le Commandant en Chef des forces armées de Habré pendant « Septembre Noir », de l’affaire Habré ? « Aucun, si ce n’est un rappel que personne n’est au-dessus de la loi. Nous, avec les membres de la société civile et d’organisations de défense des droits de l’Homme, sommes pleinement engagés dans la lutte contre l’impunité », ont martelé les contradicteurs de Habré.
« Face à l’inévitable (procès), les défenseurs de Habré tentent de déplacer le débat et de se dérober devant des preuves accablantes de milliers d’assassinats et de torture systématique commis pendant le régime de leur client », assène le communiqué. « Qu’est-ce que ‘l’affaire du turban’ où Hissène Habré a décidé de changer son kufi de toujours pour comparaitre devant les juges la bouche couverte, sinon une nouvelle tentative de distraire l’opinion ? », s’interrogent les huit signataire du texte, dont la Tchadienne Me Jacqueline Moudeina, le Sénégalais Me Assane Dioma Ndiaye et le Français Me William Bourdon.
D’après ces derniers, l’objection du camp Habré à la retransmission des audiences, « nécessaire pour que le procès soit suivi par le peuple tchadien, et prévue par le Statut des Chambres comme dans tous les autres procès internationalisés, est tout aussi révélatrice : les défenseurs de Habré ne veulent manifestement pas que les opinions sénégalaise et africaine puissent voir la solidité des preuves qui seront présentées lors du procès ».
1 Commentaires
Xeme
En Mai, 2014 (21:46 PM)Participer à la Discussion