Victime d’un coup d’État fin août, Ali Bongo a été rapidement placé en résidence surveillée. Il a recouvré sa liberté le mercredi 6 septembre dernier, après la visite du Centrafricain Faustin Archange Touadéra à Libreville. Contrairement au Niger, on n’a pas assisté à une levée de boucliers de la communauté internationale après ce putsch.
Personne n’est prêt à lancer une offensive sur Libreville pour réinstaller Ali
Les pays amis du Gabon comme la France se sont juste contentés de condamner le coup d’État, appelant à un retour à l’ordre constitutionnel. Il n’y a pas eu cette rhétorique belliqueuse qu’on a pu observer au niveau de l’exécutif français après le putsch au Niger.
Personne n’est prêt à lancer une offensive sur Libreville pour réinstaller Ali Bongo. L’Union européenne se plaît même à rappeler que le coup de force est intervenu après des élections entachées « d’irrégularités ».
En Afrique, la protestation contre ce putsch est faible. L’Union africaine a certes suspendu le Gabon, mais c’est la procédure habituelle. Il en est de même pour la Communauté économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC).
Faustin Archange Touadéra a tiré ses conclusions
Le Gabon a été suspendu et l’organisation sous- régionale a réclamé un retour à l’ordre constitutionnel. Elle n’envisage cependant pas une intervention militaire pour réinstaller Monsieur Bongo dans son fauteuil présidentiel, comme la Cedeao dans le cas du Niger.
En visite à Libreville mercredi, le facilitateur de la CEEAC, Faustin Archange Touadéra a même laissé entendre que l’action des putschistes était appréciée par la population. « À l’unanimité, je pense que la population a apprécié l’action posée par le Comité (pour la transition et la restauration des institutions -(CTRI) qui a préservé la paix et a évité un bain de sang » a déclaré le président centrafricain après ses échanges avec les confessions religieuses, les partis politiques et la société civile gabonaise .
En clair, au Gabon, le coup d’État est salué. On avait déjà pu s’en apercevoir après la diffusion des scènes de liesse populaire dans plusieurs villes du pays. Ali Bongo est de toute évidence seul au monde. Au sein du régime déchu, personne n’a pris son parti.
Les deux plus hautes personnalités de son gouvernement ont assisté à l’investiture du chef des putschistes lundi dernier. Il s’agit de l’ex-Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze et de l’ancienne vice-présidente Rose Christiane Ossouka Raponda.
Le PDG tourne le dos au président déchu
Hier jeudi , on apprend que le parti du fils d'Omar Bongo lui a également tourné le dos. En effet, selon le média en ligne "Le Nouveau Gabon", le Parti démocratique gabonais (PDG) a publié une déclaration dans laquelle il dit soutenir les putschistes.
« Le PDG soutiendra toutes les initiatives engagées par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, visant à répondre aux vœux des populations gabonaises et compatriotes avec le contexte national et international », renseigne le document lu par Luc Oyoubi, le Secrétaire général 2 du PDG.
En somme, Ali Bongo est esseulé, et ne peut même plus compter sur le soutien de sa fille Malika, qui a déjà félicité les auteurs du putsch. Le président déchu paie-t-il le prix du long règne de sa famille à la tête du Gabon ?
7 Commentaires
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En Septembre, 2023 (02:56 AM)Raf
En Septembre, 2023 (19:38 PM)Au Gabon, le soutien de Pierre-Emerick Aubameyang à Ali Bongo ne passe pas
Le soutien de Pierre-Emerick Aubameyang à Ali Bongo, tout juste renversé par un coup d'État, a fortement irrité l'opinion publique gabonaise. Le grand pardon passe par une qualification pour la prochaine CAN, à obtenir ce samedi en Mauritanie.
Takou
En Septembre, 2023 (00:31 AM)il emporte avec lui ce que fut la France Afrique
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