Qui veut encore de Mouammar Kadhafi ?

Les moyens dont a usés le leader libyen Mouammar Kadhafi pour tenter d’écraser la révolte populaire dans son pays, lui ont fait perdre beaucoup d’amis. Les Etats-Unis et l’Union européenne veulent maintenant se débarrasser de Kadhafi. L’Italie, comme ancien colonisateur de la Libye, a longtemps été une amie fidèle au pays, mais la révolte a changé la donne. Le soutien n’est plus évident.

Kadhafi avait beaucoup d’influence et d’alliés en Afrique et dans le monde arabe. Radio Nederland a sélectionné les pays qui seraient encore susceptibles de recevoir le leader libyen, au cas où il serait forcé de quitter le pays.

Zimbabwe 
Le président zimbabwéen Robert Mugabe est un des ses amis les plus fidèles. De plus, le Zimbabwe a déjà hébergé des ex-dictateurs : l’ex-président éthiopien Mengistu Haile Mariam, accusé de génocide, a été reçu les bras ouverts. Mais le régime est prudent, car une enquête a montré que Kadhafi n’est pas apprécié du peuple zimbabwéen.

L’Afrique du Sud

Kadhafi, peut-il se rendre en Afrique du Sud, pays voisin du Zimbabwe ? L’Afrique du Sud a déjà accueilli deux hommes à la réputation controversée : Marc Ravalomanana de Madagascar et Jean-Bertrand Aristide d’Haïti. Comme dans la plupart des pays sur le continent, Kadhafi est fort apprécié par ses compères africains à cause de ses idées sur le panafricanisme ces dernières années. Nelson Mandela a salué le support du président libyen pour son soutien à l’ANC du temps de l’apartheid.

Sénégal
Le pays d’Abdoulaye Wade fut sous le charme du projet de Kadhafi sur les Etats unis d’Afrique. Dans ce réchauffement des relations avec la Libye, le Sénégal était censé construire une tour-Kadhafi devant coûter des dizaines des millions d’euros. Le projet est pour l’instant au point mort.

Burkina Faso
Ici les relations se jouent à un niveau personnel. Kadhafi a une relation très proche avec Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 dans son pays.

Guinée Equatoriale
Kadhafi peut encore compter sur les bonnes relations avec le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema. Il est le leader africain le plus ancien au pouvoir après Kadhafi, bien entendu.

Arabie Saoudite
En dehors de l’Afrique, mais dans la région, peut-on considérer l’Arabie Saoudite comme une option d’exil pour Kadhafi ? Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif y est favorable. L’ancien président tunisien déchu, Ben Ali est déjà en exil dans ce pays. Malheureusement, le leader libyen s’est fait des ennemis dans ce pays pour avoir traité le roi Abdoulah de menteur.

Venezuela
Peut-être que Kadhafi doit chercher son salut plus loin. En Amérique latine, rares sont les pays qui l’ont directement condamné depuis la révolte en Libye. Le président vénézuélien Hugo Chavez est depuis des années un de ses admirateurs. L’année dernière, il a même rendu visite à Kadhafi. À Tripoli la capitale, un stade porte même son nom.

Nicaragua
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, est fier d’avoir eu pendant cette période tendue des contacts avec Kadhafi. Il se dit ouvertement être partisan du leader libyen avec qui il est constamment en contact téléphonique.

Cuba
Fidèle Castro a déclaré il y a quelques temps qu’il était trop tôt pour se prononcer sur la situation en Libye. Le leader qui s’est retiré comme chef de l’Etat a mis en garde contre d’éventuelles attaques de l’OTAN en Libye. Pour le Nicaragua, le Venezuela et Cuba les ravitaillement en pétrole seraient les seuls mobiles de l’intervention de l’OTAN en Libye. C’est ce qu’affirme à Radio Nederland, Nicolás Maduro, ministre vénézuélien des Affaires étrangères.

Iran
L’actuel président Mahmoud Ahmadinejad n’a certainement pas des intentions positives à l’égard de Kadhafi. Malgré cela, il a mis en garde les Américains contre toutes attaques contre Tripoli. « Ce pays deviendra un cimetière pour les militaires américains », déclare le président iranien. Les relations entre Téhéran et Tripoli n’ont pas toujours été au beau fixe. En 2008 Kadhafi avait averti sur ‘l’arrogante’ l’Iran contre une invasion militaire à l’instar de l’Irak si Téhéran ne laissait pas contrôler son programme nucléaire.