L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), formation historique de l’opposition en République démocratique du Congo, a annoncé dimanche soir l’arrestation d’un de ses dirigeants à Kinshasa.
« A 19h00 (18h00 GMT), le secrétaire général adjoint de l’UDPS, Bruno Tshibala, a été interpellé à l’aéroport (international) de Ndjili », a déclaré à l’AFP Augustin Kibuya, secrétaire national du parti chargé de la communication.
« Son passeport a été confisqué et (on l’a) emmené vers une destination inconnue », a ajouté M. Kibuya.
Selon lui, M. Tshibala a été appréhendé alors qu’il était en partance pour Bruxelles.
Outre ses fonctions au sein de l’UDPS, M. Tshibala est porte-parole du « Rassemblement » d’opposants au président Joseph Kabila constitué en juin autour de la figure du fondateur de l’UDPS, Étienne Tshisekedi.
Selon une source au sein de la magistrature, son nom figure sur une liste d’une dizaine de dirigeants du « Rassemblement » transmise par le procureur général de la République aux services aux frontières avec ordre d’arrêter ces personnes dans le cas où elles viendraient à quitter le territoire.
Les 19 et 20 septembre, Kinshasa a été le théâtre de violences ayant coûté la vie à 53 personnes au moins (49 civils et quatre policiers), selon l’ONU.
Les troubles avaient commencé à l’occasion d’une manifestation du « Rassemblement » à trois mois de la fin du mandat de M. Kabila (au pouvoir depuis 2001), pour exiger la tenue de la présidentielle dans les temps et le départ du président de son poste le 20 décembre.
« Rassemblement » et autorité se sont mutuellement renvoyé la responsabilité de ces violences qui ont rapidement dégénéré en émeutes. L’exécutif a accusé le « Rassemblement » d’avoir tenté une « insurrection ».
M. Tshibala avait pour sa part accusé les forces de l’ordre d’avoir ouvert le feu sur les manifestants dès le début de la marche et avait qualifié le gouvernement de « pouvoir sanguinaire ».
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché par des fraudes massives.
Les négociations politiques pour tenter de trouver une sortie passant par l’organisation d’une élection présidentielle crédible mais retardée piétinent depuis plusieurs semaines.
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