La police congolaise a confirmé ce lundi la mort de 39 de ses éléments dans la province du Kasaï central, région du centre du pays, en proie aux violences depuis plusieurs mois. Dans un communiqué, elle accuse la rébellion Kamuina Nsapu.
Dans un communiqué diffusé lundi 27 mars, le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police, a fait part du « massacre de 39 de ses vaillants policiers par les miliciens se réclamant de Kamuina Nsapu, le vendredi 24 mars dans la matinée ».
« Ces policiers sont tombés dans une embuscade », à Kamuesha, à environ 75 km au nord-est de Tshikapa, capitale de la province du Kasaï, précise le communiqué. D’après le porte-parole de la police, ces policiers étaient « partis de Kinshasa pour aller appuyer les unités de la police de la province du Kasaï, à bord de deux camions de police de transport de troupes ».
« Ils ont été enterrés par leurs bourreaux dans une fosse commune au lieu du massacre », ajoute l’officier, annonçant pour conclure « que des dispositions urgentes ont été prises pour mettre définitivement un terme à l’insécurité qui sévit » au Kasaï « par la mise hors d’état de nuire » des partisans de Kamwina Nsapu.
Rébellion VS forces de l’ordre
La rébellion Kamwina Nsapu porte le nom d’un chef coutumier kasaïen, tué en août 2016 par les forces de l’ordre. Elle a été accusée par l’ONU de recruter des enfants et d’avoir commis de nombreuses atrocités.
En face, les forces de l’ordre se voient régulièrement reprocher par les Nations unies de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens, armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.
Depuis le début de la rébellion, les violences ont fait au minimum 400 morts.
Mi-mars, après la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo mettant en cause un peloton militaire dans un massacre présumé perpétré au Kasaï-oriental, la justice militaire congolaise a annoncé avoir arrêté sept soldats dans le cadre d’une enquête diligentée .
La Monusco peu présente au Kasaï
Les déclarations du colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu surviennent à deux jours d’un vote prévu le 29 mars au Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), la plus grosse force de maintien de la paix onusienne dans le monde, très peu présente au Kasaï.
Ce lundi, la fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a dit redouter que la « situation sécuritaire précaire » qui règne en RDC ne dégénère « très rapidement » et plonge le pays « dans des violences généralisées ».
1 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (16:34 PM)Participer à la Discussion