Annoncé initialement en juillet, mais plusieurs fois repoussé sans explications, le premier lot de machines à voter n'est toujours pas arrivé en RDC. Doutes sur la fiabilité, défi logistique que représente son utilisation et problèmes d’acheminement. Ces machines peuvent-elles mettre en péril les élections en RDC ? La Céni se veut rassurante, mais experts et opposition doutent sérieusement.
La Céni affirme que 35 000 machines à voter seront au port de Matadi en RDC le 5 octobre. Annoncé initialement par la commission électorale pour fin juillet, puis entre les 9 et 12 septembre, ce premier lot a finalement quitté la Corée du Sud le 6 août et n'est pas encore arrivé dans le pays.
La commission électorale congolaise a prévu au total 106 000 machines à voter à repartir entre quelque 75 000 bureaux de vote pour les élections du 23 décembre. Le rapporteur de la commission électorale, Jean-Pierre Kalamba, assure que plus de 90 % de ces machines sont déjà sur les flots. Restent en Corée du Sud quelque 6 000 machines supplémentaires, qui devraient quitter le pays le 3 octobre au plus tard pour un voyage de près de deux mois.
La Céni ne donne en revanche pas de date d'accostage des deux autres bateaux qui naviguent en ce moment selon elle en direction de Dar es Salaam en Tanzanie et de Mombasa au Kenya.
Un défi « irréaliste » ?
« C'est alarmant », s'inquiète un expert. Car si faire venir les machines à voter jusqu'en RDC semble déjà compliqué, pour les spécialistes de la logistique, c'est après que le plus dur commence : acheminer ces machines à temps dans les 75 000 bureaux de vote. Et ce dans un pays grand comme un continent, où les routes manquent, en pleine saison des pluies, et où alors que l'insécurité sévit dans plusieurs régions, une partie du déploiement ne peut se faire que par hélicoptère. Or, la Céni annonce en avoir sept quand la Monusco, écartée de l’organisation par les autorités congolaises, en prévoyait 20. « Pourtant plus le temps passe, plus il faudra de gros moyens, si l'on veut respecter les délais », prévient un expert.
Lorsque les trois bateaux auront rallié leurs destinations, le lot réceptionné à Matadi sera envoyé à Kinshasa, avant d'être réparti dans l'ouest et le nord du pays. Le lot livré à Mombassa prendra la direction de Goma, avant d'être distribué dans le nord-ouest de la RDC. Enfin, le dernier, celui de Dar es Salaam sera convoyé à Lubumbashi, avant d'être envoyé dans le sud-est. Ces machines seront ensuite acheminées dans des entrepôts situés dans les chefs-lieux de chaque territoire, avant d'être déployées dans les centres de formation, vers le 5 décembre.
La Céni assure qu'elle s'en tiendra à son calendrier. Le Comité laïc de coordination, lui, dénonce un plan totalement « irréaliste ». Il soupçonne même une manœuvre pour empêcher la bonne tenue des élections.
1 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2018 (08:53 AM)Participer à la Discussion