Une journée sans presse et sans crédit en RDC. L'appel est lancé par les organisations professionnelles des médias : l'Union nationale des journalistes, l'association des éditeurs de presse, de la presse audiovisuelle privée et Journalistes en danger. En cause, une hausse sans précédent des prix de l'internet mobile, entre 35 et 500%. Mais la presse congolaise, qui se disait étouffée par cette mesure, vient de remporter une première victoire. L'agence de régulation des télécommunications (ARPTC) a annoncé hier dans un communiqué avoir demandé aux opérateurs de revenir à l'ancienne tarification.
Le communiqué circule comme il se doit sur les réseaux sociaux. Et ce message du vice-Premier ministre en charge des télécommunications. Sur Twitter, Thomas Luhaka poste un « merci pour votre confiance » et le communiqué. Pas plus de commentaires. C'est lui qui avait demandé une enquête à l'agence de régulation, face à une hausse qui frisait, selon lui, la pratique d'entente.
Une autre réaction, sur Facebook cette fois, d'un député de la majorité, Patrick Muyaya. « Ceci est une victoire collective, la preuve de ce que nous pouvons faire ensemble », a écrit ce député qui avait interpellé le gouvernement à l'Assemblée.
Plusieurs responsables de médias disaient pourtant hier soir qu'ils ne comptaient pas renoncer à la journée sans presse pour « maintenir la pression sur les opérateurs ». Même si, comme le soulignait Patient Ligodi, l'un des fondateurs du site d'information en ligne congolais Politico, cette décision de l'ARPTC est déjà une victoire de la liberté de la presse. Victoire pour les journalistes, mais aussi pour le public, le droit d'accéder à une source d'information plurielle et diversifiée.
Reste à savoir comment vont réagir les opérateurs. Si l'agence de régulation insiste dans son communiqué sur le fait leur décision de hausse viole les dispositions légales en la matière, puisque, dit-elle, cette hausse n'a pas été approuvée au préalable, on sait que cette décision est le résultat de la hausse de la redevance annuelle imposée par le gouvernement aux opérateurs de 50%. Des opérateurs qui disent déjà perdre beaucoup d'argent.
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