Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité, mercredi 30 mars, une résolution qui renouvelle pour un an le mandat de la Monusco. La mission des Nations unies au Congo est désormais recentrée sur les questions politiques et la protection des civils. L’ONU craint des violences dans un contexte préélectoral très flou où le président Joseph Kabila pourrait chercher à se maintenir au pouvoir.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Il n’est jamais trop tard pour faire passer des messages. En votant, mercredi 30 mars, une résolution renouvelant pour un an le mandat de la mission des Nations unies au Congo (Monusco), le Conseil de sécurité de l’ONU espère être entendu par les autorités congolaises. Il veut des élections crédibles et inclusives ainsi qu’un calendrier électoral qui respecte la date butoir de novembre 2016.
Le mandat de la Monusco conserve une dimension politique avec la mention « des bons offices » de l’ONU qui souhaite pouvoir servir d’intermédiaire entre l’opposition et le gouvernement, mais les autorités de Kinshasa s’y sont toujours opposées.
Des questions clés sans réponse
Dans un contexte préélectoral troublé, le langage sur la protection des civils est renforcé. La mission onusienne pourrait donc, par exemple, contrôler les foules ou assurer la sécurité des manifestations. Cela reste toutefois très théorique puisque l’ONU n’a pas la capacité de faire à la fois de la contre-insurrection dans l’est du pays et d'intervenir si des violences urbaines éclatent.
Enfin, la résolution élude trois sujets clés : quels moyens si la situation dérape dans tout le pays avec des troupes cantonnées à l’est ? Que devient la mission si le président Joseph Kabila s’accroche au pouvoir en décembre ? Et comment justifier une coopération politique avec un Etat qui agresse ses propres citoyens, alors que la protection des civils congolais est une des priorités de la Monusco ?
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