
En République démocratique du Congo, six militants du mouvement des jeunes indignés opposés à toute prolongation du mandat du président Joseph Kabila ont bénéficié vendredi 22 juillet d'une grâce présidentielle. Les six militants de la Lucha (Lutte pour le changement), condamnés en mars à six mois de prison pour « tentative d'incitation à la révolte », se sont vus accorder une « remise de la peine » après quatre mois de détention.
Les mesures de grâce accordées par le président Kabila sont générales. Elles concernent notamment les moins de 30 ans, les plus de 65 ans, les femmes, les personnes handicapées, toutes condamnées de manière définitive et qui ne sont pas accusées des infractions relatives à, entre autres, les violences sexuelles, l’atteinte à la sûreté de l’Etat et toute infraction contre l’autorité de l’Etat, ainsi que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
Seule mesure particulière : l’une des trois ordonnances concerne six militants de la Lucha. Ces derniers ont été condamnés à Goma pour avoir préparé des pancartes à la veille d’une journée « ville morte » décrétée par l’opposition, à quelques jours de leur libération, souligne Maître Kapiamba de l’Association congolaise d’accès à la justice.
« Des ordonnances trop verrouillées », estime ce militant des droits de l’homme. « Pour permettre une quelconque libération des prisonniers politiques, le président doit faire plus pour prouver sa bonne foi », ajoute Me Kapiamba. Pour un officiel, c’est la faute des avocats de la défense, qui passent selon lui leur temps à faire appel et à soulever des objections. Sinon, il précise que d’autres auraient pu bénéficier de ces mesures.
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