
Il y a chez le président de l'association des distributeurs Leclerc une sincérité que beaucoup veulent confondre avec un sens inné de la com'. Il s'en défend car ce n'est pas parce qu'il communique bien que derrière il n'y a rien (voir notre bonus). Lui-même d'ailleurs, en entretien de recrutement, s'intéresse à ce qu'il y a derrière le discours, à la sincérité des candidats, à leur façon d'éviter la prétention pour faire la démonstration de leur envie de «s'atteler à la tâche». Il estime pouvoir le détecter en s'intéressant plus particulièrement à leur vie privée, laquelle offre, selon lui, des informations utiles au recruteur qu'il est parfois. Michel-Edouard Leclerc est aussi un patron engagé dans le débat public. Quand je lui demande trois idées pour soutenir l'emploi, il me répond qu'il soutient François Hollande dans l'hypothèse d'une baisse des charges, qu'il n'est pas favorable à la suppression du CDI, qui garantit un minimum de stabilité relationnelle entre le salarié et l'employeur, et qu'il aimerait qu'on relance l'intéressement et la participation en France, au sens gaullien du terme. Et dans quel secteur chercher si on est jeune aujourd'hui? MEL avance deux pistes: la partie internet de la grande distribution, qui selon lui a de beaux jours devant elle, et le droit qui lui aussi a de l'avenir dans une société où se multiplient les conflits. «Et si demain vous deviez chercher, vous Michel-Edouard?» et MEL de me répondre du tac-au-tac «Même à 52 ans (il en a 62), je ne trouverais pas». Ou la sincérité érigée en don de la com'.
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