Le procès des 23 étudiants de l’université Gaston Berger (Ugb), renvoyés une première fois, le 19 août dernier, a connu son épilogue hier. Ils ont tous été relaxés par le tribunal au bénéfice du doute.
C’est un grand ouf de soulagement que les 23 étudiants de l’Ugb ont poussé, hier, à l’annonce du verdict qui les lavait de toute culpabilité. Placés sous mandat de dépôt depuis le 5 août dernier, suite aux événements de mardi 3 de ce même mois où des échauffourées les avaient opposés aux forces de l’ordre à l’Ugb, les 23 étudiants poursuivis pour participation à un attroupement et destruction de biens appartenant à autrui et à l’Etat ont tous comparu, sauf Ibrahima Sall qui, entre temps, a été admis à l’école nationale des officiers d’active (Enoa) de Thiès. La mobilisation était générale du côté des étudiants qui avaient pris d’assaut le tribunal dès les premières heures de la matinée pour marquer leur soutien indéfectible à leurs camarades. Les parents et proches n’étaient pas en reste.
Problème d’imputabilité
Tout au long de ce procès, la défense, composée de Mes Alioune Badara Cissé, Alioune Abatalib Guèye, Ousseynou Faye, Moustapha et Matar Diop, s’est employée à démontrer l’innocence de ses clients. Les avocats ont ainsi expliqué que, même si les faits existent, un problème d’imputabilité concernant les auteurs se pose. Car, la quasi-totalité des prévenus ne font pas partie de l’Ufr Sat, qui est à l’origine de cette affaire.
Ce qui fera dire à Me Guèye qu’il était malaisé de vouloir retenir dans les liens de la prévention ces garçons en leur reprochant simplement qu’ils ne devaient pas être au courant. Et de préciser qu’il n’y a pas de délit d’ignorance. Selon Me Guèye, il est avéré que dans le dossier il n’y a aucun indice à même d’étayer la présence d’un des 23 étudiants sur les lieux où se sont déroulées les échauffourées. « Ce sont des étudiants des autres facultés qui n’ont rien à voir avec les grévistes, des garçons qu’on a trouvés à la mosquée, dans leur chambre. Et ce qui le confirme, c’est qu’il n’a fait aucune constatation faite par les gendarmes », a indiqué Me Guèye.
Les avocats de la défense, convaincus de l’innocence de leurs clients, ont ainsi demandé leur relaxe pure et simple et seront suivis par le tribunal. Un verdict qui satisfait grandement la défense. « Nous avons toujours été convaincus de l’innocence de nos clients et si le tribunal les relaxe, il a dit le droit », a dit Me Faye. Cette même satisfaction a animé Me Cissé qui n’a pas manqué de préciser qu’une relaxe pure et simple devait s’imposer. « Je pense que le tribunal a sagement rendu la décision de donner un avertissement à ces futurs cadres de ce pays. Ils ont jugé beaucoup plus en père de famille qu’en droit », a-t-il indiqué. Et Me Guèye de préciser : « il est difficile de dire en justice, ne serait-ce que par modestie, qu’on s’attendait à un tel verdict, mais dans ce dossier, on avait dit avant même le jour du renvoi, qu’il n’y avait absolument rien dans cette affaire. »
Coordonnateur du Collectif des parents des étudiants, Alioune Diakhaté a annoncé la mise sur pied d’une structure pour contribuer à l’apaisement du climat au sein de l’université.
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