
Alors que Macky Sall vient de boucler sa première année à la tête du pays, Amnesty international Sénégal a fait hier le bilan d’étape du nouveau régime lors du lancement de sa campagne pour la lutte contre l’impunité. Un constat sans appel qui accable Macky Sall, en passe de devenir un président paria, selon Seydi Gassama.
Le Sénégal est toujours une terre d’impunité, c’est le constat fait par la section sénégalaise d’Amnesty International. C’est d’ailleurs le motif de la campagne contre l’impunité lancée par Amnesty international qui mène le combat contre l’oubli des victimes de violences et de tortures. Un an après l’élection de Macky Sall à la magistrature suprême, Seydi Gassama prévient : « Macky Sall est en train de descendre plus bas que Yaya Jammeh », notamment en récusant l’arrêté de la Cedeao.
Pour Seydi Gassama, l’Etat du Sénégal tend à devenir un paria en passant outre l’arrêté de la Cedeao, de même, le président Macky Sall qui est sur les traces de la Gambie, qui a été le seul Etat sanctionné par la Cedeao pour avoir récusé une décision de cet organisme.« Le régime actuel est dans l’illégalité »Selon Nafi Samb Ka, présidente de la section sénégalaise d’Amnesty International et ses camarades, l’Etat doit impérativement mener la traque des biens mal acquis dans le strict respect des droits de l’homme. Cependant le directeur exécutif d’Amnesty international va plus loin. « Le régime actuel est dans l’illégalité en continuant dans cette forfaiture », consistant à interdire la sortie du territoire aux anciens dignitaires du régime déchu. Alors que la procédure en est à l’enquête, sans la moindre inculpation. Par ailleurs Amnesty International estime que le régime de Macky Sall essaie de noyer l’impunité par la traque des biens mal acquis.
« 100 coupables » pour lutter contre l’oubli
Et de l’avis de M. Gassama les violations des droits de l’homme qui ont caractérisé les douze ans du régime de Wade persistent avec le président Macky Sall. Sur ce, il dénonce : « l’avènement de Macky Sall n’a pas apporté la rupture », soulignant les violences portées contre Cheikh Yérim Seck, et Kékouta Sidibé mort dans un commissariat de police. Toutefois, il signifie que le discours de Macky Sall, après son élection, rendant hommage aux martyrs, avait suscité beaucoup d’espoirs qui ont été jusqu’ici vains. « Macky Sall doit respecter sa promesse », clame-t-il. Pis, il accuse l’Etat de faire dans la division en ce qui concerne le traitement des victimes de violences et tortures. « L’Etat essaie de les diviser en leur proposant dix millions.
C’est ignoble, c’est indigne de la part de l’Etat », fustige-t-il. Par ailleurs, il estime que la lutte contre l’impunité doit doubler d’effort, en bannissant notamment la protection des policiers criminels. Et, Amnesty international se dit prêt à mener le combat jusqu’au bout. D’ailleurs, la campagne sur la lutte contre l’impunité démarrée à Bakel a enregistré la participation d’artistes comme Simon, rappeur et membre de « Y’en a marre ». Qui avec beaucoup d’autres artistes (Books, Baïdy, Dragon, Keyti, Thiat,) ont composé un titre « 100 coupables » pour dénoncer l’impunité et lutter contre l’oubli des martyrs et victimes de violences comme : Malick Guèye, Dominique Lopy, entre autres.Simon, lui-même victime de tortures lors des dernières élections présidentielles, soutient que le projet « 100 coupables » est une pierre apportée dans l’édifice de la lutte contre l’impunité.
« Il y a des familles qui n’ont pas d’avocats, qui n’ont pas de soutien, ce disque sera leur avocat, leur soutien », annonce-t-il. Une initiative que salue à sa juste valeur Rokhaya Gassama, présidente du collectif des victimes, « refuser l’impunité c’est participer à la construction démocratique », laisse-t-elle entendre.
« La réunion des lobbies n’est qu’un gros mensonge »
Interpellé sur les remous liés à des supposés lobbies qui agissent pour le compte des homosexuels, Seydi Gassama se veut catégorique. « Je ne connais pas de lobbies qui travaillent dans ce pays pour pousser la question des homosexuels », soutient-t-il. Et d’estimer que les organisations de droits humains défendent les droits et libertés des hommes sans distinction aucune. « Lorsque quelqu’un vient nous chercher pour dire que ses droits ont été violés nous ne cherchons pas à savoir si c’est un homme ou une femme ou un homosexuel », martèle-t-il. Et il s’indigne : « la réunion des lobbies n’est qu’un gros mensonge instrumentalisé par des groupes de personnes en mal de crédibilité ».Elhadji Mamadou Guèye DIOP (stagiaire)
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