Après les vacances judiciaires, la Cour d'Assises d'Abidjan a renoué, lundi, avec le procès de l'ex-Première Dame, Simone Gbagbo, au mieux de sa forme, pour entendre l'interrogatoire des témoins à charge.
Accueillie par une slave d'applaudissements du nombreux public qui a effectué le déplacement, Simone Gbagbo, sourire aux lèvres, qui semble être au mieux de sa forme, vêtue d'une longue robe, se paie un bain de foule dans l'enceinte de la salle d'audience.
Chaudes poignées de mains à ceux qui sont venus la soutenir, accolades avec ses avocats au grand complet, pour cette reprise après deux mois de suspension de l'audience pour causes de vacances judiciaires.
Enfin le box des accusés où s'installe l'ex-Première Dame ivoirienne poursuivie, depuis janvier 2016, pour "génocide, crimes contre les populations civiles, crimes contre les prisonniers de guerre, meurtre, assassinat, viol, coups et blessures volontaires, complicité, coaction et tentatives de ces infractions, voies de faits et de crimes contre l’humanité ", lors de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011.
Le premier témoin à charge de la journée, Soro Abdoulaye, n'est pas un inconnu de la Cour. Il avait, déjà, comparu à la dernière audience avant les vacances judiciaires. Mais, victime d'un malaise cardiaque en pleins débats, son interrogatoire avait été suspendu par le président de la Cour, Boiquy Kouadio.
A la question de savoir son ''état de santé ce matin'', le témoin répond qu'il est toujours ''mal en point''. Sur ce constat fait par la Défense, la partie civile et le Procureur général, le juge décide de mettre fin à son audience et fait rentrer le second témoin, Amara Koné.
Celui-ci va de dénégations en dénégations au point d'irriter le juge qui lui demande, sur un ton menaçant, ''est-ce que vous avez vu Mme Gbagbo distribuer des armes ?".
Amara Koné déclare avoir vu Mme Gbagbo descendre de son véhicule pour ''partager des armes''. Mais toutes les déclarations du témoin peinent à convaincre le juge qui l'accule. ''Est-ce que vous avez vu Mme Gbagbo ou on vous a dit ?'', insiste le Président Boiquy.
'' J'ai reçu l'information d'un certain Dali'', répond-t-il sans éclairer la Cour sur son informateur. Cette énième contradiction du témoin finit par convaincre le juge sur les ''incohérences'' d'Amara Koné.
Un troisième témoin, Souleymane Diallo, a été appelé à la barre avant la suspension de l'audience pour permettre à l'accusée, Simone Gbagbo de prendre ses médicaments.
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