Ce dimanche 2 janvier au Soudan, les manifestants sont de retour par milliers dans la rue « en mémoire des martyrs ». Mais deux d'entre eux ont encore perdu la vie ce jour, a-t-on appris ver 17h30 heure de Paris, portant le bilan total à 56 morts et des centaines de blessés depuis le coup d'État du général Abdel Fattah al-Burhane, le 25 octobre dernier.
La capitale soudanaise est véritablement quadrillée par les militaires. Les forces de sécurité tirent des grenades lacrymogènes pour disperser les milliers de manifestants anti-putsch qui convergent vers le palais présidentiel.
Depuis très tôt, ce matin, les forces de sécurité bloquent les ponts reliant Khartoum à ses banlieues. Sur les principaux axes de la capitale, des blindés armés de mitrailleuses lourdes sont déployés, comme à chaque dimanche de mobilisation.
Deux morts dans la banlieue de Khartoum
À Omdourman, banlieue nord-ouest de la capitale, l'on a appris en fin d'après-midi la mort de deux personnes supplémentaires. L'une d'entre elles a reçu une balle dans la poitrine, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. La seconde personne a reçu « un violent coup à la tête qui lui a brisé le crâne », toujours selon ces médecins.
Les forces de sécurité soudanaises passent régulièrement à tabac des manifestants avec des bâtons. Et depuis le coup d'État du 25 octobre, au total, 56 manifestants ont été tués et des centaines d'autres ont été blessés. Jeudi dernier, déjà, cinq manifestants avaient été tués par balle à Khartoum, toujours de même source.
Plus de connexion internet dans le pays
L'accès à Internet a une nouvelle fois été coupé par les autorités, ce dimanche, alors que les appels à braver le déploiement sécuritaire massif se multiplient au Soudan. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à demander que 2022 soit « l'année de la poursuite de la résistance ». Ils réclament justice pour les manifestants tués depuis octobre, mais également pour les 250 civils abattus lors de la révolution de 2019.
Ce dimanche de mobilisation sera une nouvelle fois scruté par la communauté internationale qui, à de maintes reprises, a dénoncé une escalade de la violence. Les Nations unies accusent les forces de sécurité de s'être livrées au viol d'au moins treize manifestantes. De leur côté, les États-Unis affirment qu'ils sont « prêts à répondre à ceux qui bloquent les aspirations du peuple soudanais à avoir un gouvernement civil et démocratique ».
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