L'armée sud-soudanaise a déclaré mercredi avoir perdu le contact avec ses troupes dans la ville stratégique de Malakal, théâtre depuis la veille de combats avec la rébellion qui ont rallumé le conflit après moins d'un mois de trêve.
Les forces rebelles regroupées derrière l'ex vice-président Riek Machar ont lancé mardi une vaste offensive sur la ville, capitale de l'Etat pétrolier du Haut-Nil (nord-est), faisant voler en éclats le fragile cessez-le-feu que les belligérants avaient péniblement conclu dans la capitale éthiopienne Addis Abeba fin janvier.
La rébellion qui combat l'armée fidèle au président Salva Kiir dit désormais contrôler Malakal, mais la situation reste confuse.
"Je n'ai aucun contact avec le commandement à Malakal", a dit à l'AFP le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, en assurant malgré tout que les rebelles ne contrôlaient que la partie sud de la ville et que les champs pétroliers alentours restaient aux mains de l'armée.
Le porte-parole de la mission onusienne au Soudan du Sud (Minuss), Joe Contreras, a indiqué que des membres de la mission avaient entendu des coups de feu sporadiques mercredi matin, qui se sont vite éteints.
Plus tôt, l'ONU avait affirmé que dix personnes, des déplacés, avaient été tuées dans sa base de Malakal dans des "affrontements inter-communautaires". Au moins 20.000 déplacés sont réfugiés dans ce complexe depuis que le conflit a éclaté au Soudan du Sud à la mi-décembre.
Selon des sources humanitaires, l'aéroport de Malakal a été fermé mardi soir. Les rebelles se trouvaient alors dans la ville, mais, déjà, on ignorait s'ils contrôlaient l'ensemble de la capitale régionale ou seulement des poches.
Le porte-parole des rebelles, Lul Ruai Koang, a de son côté indiqué que son camp repoussait les soldats loyaux au gouvernement de Juba dans la brousse. Il a cependant affirmé que les forces gouvernementales avaient les premières violé la trêve et qu'eux-mêmes n'avaient fait que répliquer.
Les deux parties s'accusent mutuellement depuis des semaines de violer le cessez-le-feu conclu le 23 janvier sous l'égide de l'organisation est-africaine Igad. Mais les combats à Malakal semblent les plus violents enregistrés depuis cette date.
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