Au Soudan, l'opposition rejette la nomination du président Omar el-Béchir comme candidat de son parti à l'élection présidentielle prévue en 2020.
La semaine dernière, le Parti du congrès national a en effet annoncé « vouloir engager les démarches nécessaires pour permettre au président soudanais de se présenter une nouvelle fois ». Un projet qui va l'encontre de la Constitution de 2005 qui limite le nombre de mandat présidentiels à deux.
Omar el-Béchir, 74 ans, est à la tête du Soudan depuis près de 30 ans. Il est arrivé au pouvoir en 1989 à la faveur d'un coup d'Etat. Depuis l'entrée en vigueur de la Constitution actuelle en 2005, deux élections présidentielles ont déjà eu lieu, en 2010 et 2015, toutes deux boycottées par l'opposition.
D'après cette Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, le président soudanais devrait donc se retirer en 2020. La récente déclaration du parti au pouvoir soulève cependant des questions quant à une éventuelle révision du texte fondamental.
L'opposition n'a donc pas tardé à réagir. Sadek al-Mahdi, opposant historique a la tête du parti Oumma condamne le projet. Il appelle à la mise en place d'un programme de salut national véritablement inclusif. De son côté, le RNM, de Ghazi Salah al-Din, assure dans un communiqué vouloir lutter contre cette nomination avec « tous les outils politiques à sa disposition ».
Quant au mouvement rebelle « Justice et Egalité » qui s'oppose au gouvernement dans la région du Darfour, il dénonce un massacre constitutionnel, de la part d'un gouvernement illégitime. Rappelons qu'Omar el-Béchir est poursuivi par la Cour pénale internationale pour crime de guerre, crime contre l'humanité et génocide dans le cadre de la guerre du Darfour.
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