
Les forces gouvernementales et leurs milices "tuent et violent les civils" dans l'Etat du Nil Bleu alors que les habitants fuient les violences et les bombardements dans cette région du sud du pays, a indiqué mardi l'ONG américaine Enough Project qui milite pour la paix au Soudan.
Des combats entre l'armée et les rebelles font rage depuis septembre au Nil Bleu, situé juste au nord de la frontière du Soudan avec le Soudan du Sud.
Alors que des résidents fuient via la frontière de crainte des bombardements aériens, d'autres font état "de meurtres et viols de civils par les forces gouvernementales", affirme l'ONG après une visite au camp de réfugiés de Sherkole en Ethiopie (29.000 âmes) et la ville frontalière de Kurmuk.
"Des soldats pourchassent les civils avec les armes", ajoute-t-elle dans un communiqué citant un réfugié. "Ils sont soutenus par les Fellata (un groupe ethnique) qui ont capturé des civils et assassiné d'autres" y compris des femmes et des enfants.
Amanda Hsiao de Enough Project a souligné que "ces récits n'étaient qu'un bref aperçu de l'impact" du conflit. "Ils témoignent de la nécessité d'une enquête sur ces atrocités présumées ainsi que de l'accès d'humanitaires internationaux, surtout que les combats s'intensifient à l'approche de la saison des pluies".
Pour Omer Ismaïl de la même ONG, une opération de transfert d'aide est "grandement nécessaire" pour les "victimes des attaques du gouvernement contre son propre peuple au Nil bleu et dans l'Etat limitrophe du Kordofan-Sud", également théâtre de violences.
"Etre à la frontière et entendre les tirs d'obus et les bombardements des Antonov et en même temps parler aux réfugiés fuyant leur région" montrent la nécessité d'une telle opération de secours, a-t-il dit.
Le groupe a aussi fait état d'informations selon lesquelles des miliciens alliés de l'armée régulière pourchassent des milliers de "réfugiés dans les montagnes, où ils abusent des femmes dont deux sont mortes après des viols répétés.
Ces informations ne peuvent être confirmées de manière indépendante, le gouvernement interdisant aux organisations humanitaires d'opérer dans la région.
Depuis le début des combats au Nil Bleu, au total 28.700 ont fui l'Etat en Ethiopie, selon le Haut commissariat de l'ONU qui a dit s'attendre à un nouveau flux de réfugiés en "raison des bombardements aériens".
© Agence France-Presse
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