Un premier affrontement au sol a eu lieu, samedi 17 avril, entre les forces loyalistes et les rebelles du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact). Les combats se sont déroulés au nord de Mao, dans la province du Kanem, à plus de 300 km de la capitale Ndjamena. Le mouvement rebelle armé, arrivé de sa base arrière de Libye, est entré en territoire tchadien le 11 avril avec pour objectif de chasser Idriss Déby du pouvoir.
Les 2 000 hommes de l’armée tchadienne dépêchés à la rencontre de la colonne rebelle du Fact campent depuis samedi après-midi au milieu du désert, à environ 200 kilomètres de Mao. C'est à cet endroit qu’a eu lieu l’accrochage samedi, désormais appelé « bataille de Zigueï ». Après plusieurs jours de course-poursuite entre les montagnes du Tibesti et le désert, les deux colonnes se sont rencontrées en plein après-midi, en terrain dégagé.
« Nous les suivions depuis vendredi quand ils ont été signalés à Birr Dom, mais ils sont partis très tôt samedi en direction du sud. Nous les avons poursuivis sur plusieurs centaines de kilomètres avant de les retrouver là où a eu lieu l’accrochage, qui a duré près de deux heures », explique un officier de haut rang.
Les blindés ont donné l'avantage aux troupes gouvernementales
Sur place, on peut apercevoir des cadavres ensevelis progressivement par le sable, des véhicules calcinés et une centaine de prisonniers encerclés par les soldats juchés sur les véhicules arrachés aux rebelles.
L’armée annonce entre 250 et 300 morts et 150 prisonniers parmi lesquels un chef de parti politique qui a décidé de rejoindre la rébellion il y a quelques années. Le porte-parole de l'armée a fait le bilan du travail des blindés : « Du côté amis, nous déplorons 5 martyrs et 36 blessés. Et du côté ennemis, plus de 300 terroristes neutralisés, 150 terroristes faits prisonniers dont 3 hauts responsables. Matériel récupéré : 26 véhicules récupérés dont 16 sont équipés d'armes lourdes. »
Une colonne rebelle en direction de la frontière nigérienne
Mais les opérations ne sont pas terminées. Une partie de la colonne rebelle a décroché en direction de l’ouest, en direction de la frontière nigérienne, où deux autres colonnes de l'armée tchadienne sont à pied d'œuvre, selon nos sources. Elle était introuvable ce dimanche en fin de journée, mais rien n'exclut un accrochage avec le reste de l'armée, explique un haut gradé.
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