L'attaque du 20 novembre contre le Radisson Blu n'a pas encore livré tous ses secrets.
Elle a d’abord été revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune (qui aurait agi conjointement avec une katiba d’Aqmi, Al-Forqane), puis par les Forces de libération du Macina (FLM), dont le leader serait le prêcheur malien Hamadoun Kouffa Diallo.
Qui sont les principaux acteurs de l’islamisme radical qui continuent d’ensanglanter le Mali, le delta intérieur du fleuve Niger et la lisière du Sahel occidental ?
Al-Mourabitoune : dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé le « Ben Laden du Sahara », ce groupe est composé de Maliens et d’étrangers. Sa marque de fabrique : les attentats kamikazes et les attaques spectaculaires contre des objectifs identifiés.
Sariat al-Ansar : c’était la seule phalange d’Aqmi dirigée par un Touareg malien, Hamada Ag Hama, alias Abdelkrim le Targui, membre de la tribu des Ifoghas, qui a trouvé la mort en mai dernier lors d’une opération des forces françaises de l’opération Barkhane. Les assassinats ciblés, les attaques contre les Occidentaux, le business des otages sont les spécialités de ce groupe… malien, responsable de l’exécution des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Scission du Mujao
Sariat al-Forqane : cette branche d’Aqmi aurait, selon la première revendication, co-réalisé l’opération contre le Radisson. Dirigée par l’Algérien Yahia Abou el-Hammam, le Forqane s’était notamment illustré par l’enlèvement spectaculaire, le 25 novembre 2011, de touristes occidentaux devant une auberge de Tombouctou. Jusque dans un passé récent, ce groupe exerçait un grand attrait sur de jeunes Maliens originaires du sud.
Le référent des FLM n’est nullement l’empire théocratique fondé au XIXe siècle dans l’actuelle région de Mopti
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) : pendant l’occupation jihadiste (2012-2013), ce groupe avait beaucoup recruté parmi les Arabes du Tilemsi, les Peuls et les Songhaïs des régions de Gao, Tombouctou et Mopti. Affaibli par l’opération Serval – ses chefs étrangers ayant disparu –, le Mujao s’est scindé : les uns, sous la conduite d’Ahmed Tilemsi, ont fondé, avec Belmokhtar,
Al-Mourabitoune ; les autres se sont recyclés au sein du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), devenu, à partir de la défaite de l’armée malienne à Kidal (mai 2014), un acteur majeur de la crise du Nord. D’anciens membres du Mujao se sont regroupés dans le triangle Ansongo-Ménaka-Frontière du Niger. Se déplaçant en motos, équipés d’armes automatiques, ils ont semé la terreur pendant des mois dans le Nord-Est. Ils seraient à l’origine de l’attentat du 1er janvier 2015 qui a coûté la vie à Aroudeïn Ag Hamatou, maire d’Anderamboukane et frère cadet de l’Amenokal (chef) des Oullimindènes. Enfin, des rescapés du Mujao ont rejoint le mouvement du Macina.
Les Forces de libération du Macina (FLM) : contrairement à ce que de nombreux anthropologues et journalistes ont écrit çà et là, le référent de ce groupe n’est nullement l’empire théocratique fondé au XIXe siècle dans l’actuelle région de Mopti. Car un des principaux faits d’armes des FLM est l’attaque, début mai 2015, du mausolée de Sékou Amadou Barry, le fondateur de l’empire théocratique, à Hamadallaye, dans la droite ligne des salafistes qui ont détruit, en 2012, les mausolées des saints de Tombouctou.
Iyad, la pièce centrale
Le fondateur des FLM serait Hamadoun Koufa Diallo, connu dans tout le delta du fleuve Niger pour ses prêches virulents. Il aurait participé aux combats contre l’armée malienne à Konna (janvier 2013). Il est réapparu en janvier 2015. Les attaques contre Nampala, région de Ségou (12 militaires tués en janvier), contre Tenenkou (3 militaires tués en janvier), Dioura (incendie de la mairie), Diafarabé (1 agent des Eaux et Forêts assassiné, le drapeau national incendié en avril), le meurtre du chef religieux de Barkedji portent la signature des fidèles de cet imam dont les liens avec Iyad Ag Ghaly semblent avérés.
Iyad Ag Ghaly : chef historique des rébellions touarègues, cet Ifoghas est la pièce centrale de la galaxie jihadiste au Mali et le fondateur d’Ansar Eddine, en relation étroite avec Aqmi, notamment la branche malienne de son cousin Abdelkrim le Targui. Son récent appel à intensifier le jihad dans le pays et sa prise de position contre l’Accord de paix d’Alger intriguent et inquiètent à Bamako. Si certains de ses lieutenants, dont le commandant Ibrahim Âg Inawelene, dit Ibrahim Binna, ont été éliminés par Barkhane, son influence dépasse largement le Nord.
Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères
Elle a d’abord été revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune (qui aurait agi conjointement avec une katiba d’Aqmi, Al-Forqane), puis par les Forces de libération du Macina (FLM), dont le leader serait le prêcheur malien Hamadoun Kouffa Diallo.
Qui sont les principaux acteurs de l’islamisme radical qui continuent d’ensanglanter le Mali, le delta intérieur du fleuve Niger et la lisière du Sahel occidental ?
Al-Mourabitoune : dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé le « Ben Laden du Sahara », ce groupe est composé de Maliens et d’étrangers. Sa marque de fabrique : les attentats kamikazes et les attaques spectaculaires contre des objectifs identifiés.
Sariat al-Ansar : c’était la seule phalange d’Aqmi dirigée par un Touareg malien, Hamada Ag Hama, alias Abdelkrim le Targui, membre de la tribu des Ifoghas, qui a trouvé la mort en mai dernier lors d’une opération des forces françaises de l’opération Barkhane. Les assassinats ciblés, les attaques contre les Occidentaux, le business des otages sont les spécialités de ce groupe… malien, responsable de l’exécution des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Scission du Mujao
Sariat al-Forqane : cette branche d’Aqmi aurait, selon la première revendication, co-réalisé l’opération contre le Radisson. Dirigée par l’Algérien Yahia Abou el-Hammam, le Forqane s’était notamment illustré par l’enlèvement spectaculaire, le 25 novembre 2011, de touristes occidentaux devant une auberge de Tombouctou. Jusque dans un passé récent, ce groupe exerçait un grand attrait sur de jeunes Maliens originaires du sud.
Le référent des FLM n’est nullement l’empire théocratique fondé au XIXe siècle dans l’actuelle région de Mopti
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) : pendant l’occupation jihadiste (2012-2013), ce groupe avait beaucoup recruté parmi les Arabes du Tilemsi, les Peuls et les Songhaïs des régions de Gao, Tombouctou et Mopti. Affaibli par l’opération Serval – ses chefs étrangers ayant disparu –, le Mujao s’est scindé : les uns, sous la conduite d’Ahmed Tilemsi, ont fondé, avec Belmokhtar,
Al-Mourabitoune ; les autres se sont recyclés au sein du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), devenu, à partir de la défaite de l’armée malienne à Kidal (mai 2014), un acteur majeur de la crise du Nord. D’anciens membres du Mujao se sont regroupés dans le triangle Ansongo-Ménaka-Frontière du Niger. Se déplaçant en motos, équipés d’armes automatiques, ils ont semé la terreur pendant des mois dans le Nord-Est. Ils seraient à l’origine de l’attentat du 1er janvier 2015 qui a coûté la vie à Aroudeïn Ag Hamatou, maire d’Anderamboukane et frère cadet de l’Amenokal (chef) des Oullimindènes. Enfin, des rescapés du Mujao ont rejoint le mouvement du Macina.
Les Forces de libération du Macina (FLM) : contrairement à ce que de nombreux anthropologues et journalistes ont écrit çà et là, le référent de ce groupe n’est nullement l’empire théocratique fondé au XIXe siècle dans l’actuelle région de Mopti. Car un des principaux faits d’armes des FLM est l’attaque, début mai 2015, du mausolée de Sékou Amadou Barry, le fondateur de l’empire théocratique, à Hamadallaye, dans la droite ligne des salafistes qui ont détruit, en 2012, les mausolées des saints de Tombouctou.
Iyad, la pièce centrale
Le fondateur des FLM serait Hamadoun Koufa Diallo, connu dans tout le delta du fleuve Niger pour ses prêches virulents. Il aurait participé aux combats contre l’armée malienne à Konna (janvier 2013). Il est réapparu en janvier 2015. Les attaques contre Nampala, région de Ségou (12 militaires tués en janvier), contre Tenenkou (3 militaires tués en janvier), Dioura (incendie de la mairie), Diafarabé (1 agent des Eaux et Forêts assassiné, le drapeau national incendié en avril), le meurtre du chef religieux de Barkedji portent la signature des fidèles de cet imam dont les liens avec Iyad Ag Ghaly semblent avérés.
Iyad Ag Ghaly : chef historique des rébellions touarègues, cet Ifoghas est la pièce centrale de la galaxie jihadiste au Mali et le fondateur d’Ansar Eddine, en relation étroite avec Aqmi, notamment la branche malienne de son cousin Abdelkrim le Targui. Son récent appel à intensifier le jihad dans le pays et sa prise de position contre l’Accord de paix d’Alger intriguent et inquiètent à Bamako. Si certains de ses lieutenants, dont le commandant Ibrahim Âg Inawelene, dit Ibrahim Binna, ont été éliminés par Barkhane, son influence dépasse largement le Nord.
Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères
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