15 octobre 1987-15 octobre 2022, cela fait 35 ans que Thomas Isidor Sankara à l’état civil dit Thomas Sankara est mort assassiné à Ouagadougou au Burkina Faso. Retour sur le parcours de ce révolutionnaire rythmé entre désir de changement, décès tragique et procès riche en suspense.
Tenue militaire et un éternel béret rouge sur la tête, son habillement ne passait pas inaperçu. Thomas Sankara était un symbole de l’anti-impérialisme, du panafricanisme et du tiers-mondisme. Il a su marquer son temps et inspirer les générations futures.
Thomas Sankara était un révolutionnaire, un homme qui s'est longtemps battu pour l'émancipation nationale. Anticolonialiste, dès son arrivée au pouvoir, il ne va pas tarder à réformer le nom du pays. De Haute-Volta, un nom issu de la colonisation, ce pays portera celui du Burkina Faso qui est un mélange du moré et du dioula qui veut dire "pays des hommes intègres". Né le 21 décembre 1949 dans la ville de Yako, il grandit entre valeurs militaires et religiosité chrétienne. Ces valeurs en bandoulière, dès son arrivée au pouvoir, le "Che Guevara" africain s'est évertué à lutter pour le développement, contre la corruption ou encore la libération des femmes.
Élan brisé
Homme de tenue comme le fut son père, il a eu la chance de faire des études et d'échapper ainsi à la pauvreté. Thomas Isidor Sankara fait ses études secondaires au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo Dioulasso, puis de la seconde au bac au prytanée militaire de Kadiogo. D'une formation d'officier à l'école militaire inter-armes de Yaoundé à l'académie militaire d'Antsirabe à Madagascar, il est décrit comme un homme ambitieux.
Désireux de moderniser son pays, il se lance en politique vers les années 1970. Son parcours politique ne fut pas de tout repos. En effet, en septembre 1981, il est nommé secrétaire d'Etat, Premier ministre en 1983, puis dans la même année président du conseil national révolutionnaire. Par la suite, il devient président du 04 août 1983 au 15 octobre 1987. Son mandat sera écourté par son assassinat le 15 octobre 1987 lors d’un coup d'Etat qui amène au pouvoir Blaise Compaoré.
Un procès tout en rebondissements
Le procès des assassins de Thomas Sankara et de douze de ses camarades, tués aussi le 15 octobre 1987, s’est ouvert à Ouagadougou en octobre 2021, trente-quatre ans après les faits devant la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou. Il s’est refermé le 10 mai 2022 avec le délibéré sur les intérêts civils. Un mois plus tôt, le 6 avril, trois des quatorze accusés avaient été condamnés à la prison à perpétuité : l’ancien président Blaise Compaoré, présenté comme le commanditaire de l’assaut contre son ami et frère d’armes Thomas Sankara, son ex-chef de la sécurité rapprochée Hyacinthe Kafando et Gilbert Diendéré qui était au moment des faits le chef de la sécurité du Conseil de l’Entente, le siège du pouvoir révolutionnaire où Thomas Sankara et ses camarades ont été exécutés par un commando. Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison, tandis que trois acquittements ont été prononcés.
Cette année, les tribunaux ont fait la lumière sur les circonstances de sa mort et ont condamné l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré à l’emprisonnement à vie pour «complicité d’assassinat». Ce dernier, maintenant âgé de plus de 71 ans, n’est pas au pays pour s’y soumettre. Forcé de fuir le pays en 2014 à cause de révoltes violentes, il s’est réfugié en Côte d’Ivoire, pays qui lui a accordé la citoyenneté. Il s’agit du « plus long combat juridique dans le cas du meurtre d’un chef d’État en Afrique, voire d’ailleurs dans le monde», selon le politologue africaniste Aziz Salmone Fall en entrevue avec le média Presse-toi à gauche !
Le 7 juillet 2022, environ trois mois après la sentence, Compaoré est revenu au Burkina, mais sans jamais être arrêté. Plus tard en juillet, il a demandé pardon dans la presse pour son rôle dans la mort de Sankara. Il est toujours en liberté malgré un mandat d’arrêt international.
Aujourd’hui, Thomas Sankara n'est plus mais ses pensées continuent à inspirer des générations futures. Comme disait Birago Diop :"Les morts ne sont jamais partis, ils sont dans l'ombre qui s'éclaire et dans l'ombre qui s'épaissit".
8 Commentaires
Liberation
En Octobre, 2022 (10:22 AM)ils n'ont pas de problèmes de vie chère, il y a des infrastructures qui se construisent partourt. les salaires ont progressé de 67% en quelques mois seulement.
les économistes sérieux estiment que dans 5 ans environ le mali aura rattrapé le développement des pays européens.
le problème principal c'esr la démocratie qui est un régime imposé par la france et dont il faut se libérer par les coups d'états des juntes pour suivre le modèle de la russie et de la chine. des dictatures eclairées
Liberation
En Octobre, 2022 (11:02 AM)Reply_author
En Octobre, 2022 (11:32 AM)Tu as dû fumer la moquette ce matin pour sortir des inepties pareilles.
Le Mali n'a pas de débouché maritime et dépend en très grande parties des pays frontaliers comme le Sénégal et la Côte d'Ivoire.
La jeunesse malienne qui passe tout son temps à boire du thé n'est pas prête à changer le Mali vers le développement.
Reply_author
En Octobre, 2022 (16:48 PM)l'assassinat de Sankara est la triste preuve
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