La Cour constitutionnelle togolaise a déclaré mardi le président sortant Faure Gnassingbé officiellement réélu pour un quatrième mandat de cinq ans, avec un peu plus de 70 % des voix, rejetant le recours de l’opposant Agbéyomé Kodjo.
Le président en exercice Faure Essozimna Gnassingbé a obtenu 70,78 % des suffrages exprimés, contre 19,46 % pour l’opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, selon les résultats définitifs de l‘élection présidentielle du 22 février proclamés par la Cour constitutionnelle.
L’ex-chef de file de l’opposition historique Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), n’a recueilli que 4,68 % des voix. « Ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour du scrutin, Faure Essozimna Gnassingbé doit être déclaré élu président de la République », a annoncé Aboudou Assouma, le président de la Cour constitutionnelle.
Rejet des recours de l’opposition
La Cour constitutionnelle a également annulé le recours de l’outsider de l’opposition, Agbéyomé Kodjo, président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), déposé la semaine dernière, pour « défaut de preuves susceptibles d‘étayer ses allégations ».
« Je conteste de toutes les forces ces résultats. Je considère que je suis le vainqueur légitime de cette élection. Je continuerai à réclamer ma victoire », a affirmé à l’AFP le candidat malheureux, qui s‘était déclaré vainqueur avant la proclamation des résultats provisoires.
Dans son recours déposé devant la Cour, l’opposant dénonçait de « graves irrégularités », notamment des bourrages d’urnes, l’usage abusif des bulletins pré-votés, la falsification des résultats et le renvoi de ses délégués des bureaux de vote. Les évêques du Togo, soutiens du MPDD, ont dénoncé lundi le manque de « transparence » et « d’équité » de ce scrutin présidentiel.
Cette élection s’est globalement déroulée « dans un climat relativement apaisé. Mais pour ce qui concerne la transparence et l’équité du scrutin, on ne peut en dire autant », ont affirmé les évêques dans un communiqué.
Ni la France, allié historique de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, ni l’Union européenne n’ont fait de commentaire à la suite de cette dernière élection présidentielle. De leur côté, les Etats-Unis se sont dit « préoccupés par les efforts d’observation limités » et invitait la Commission électorale à publier « les résultats bureau de vote par bureau de vote »pour plus de transparence.
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