Comme chaque année, le magazine américain Time vient de publier la liste des 100 personnes les plus influentes dans le monde. Parmi elles, trois Africains, tous issus de la société civile : le docteur Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du Congo ; la jeune Gambienne Jaha Dukureh, fondatrice d'une association de lutte contre l'excision ; et un prêtre érythréen, Mussie Zerai, qui aide les migrants qui essaient de rejoindre l'Europe.
Le docteur Denis Mukwege est le plus connu des trois. Son travail auprès des femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du Congo est salué depuis des années dans le monde entier. Il a d'ailleurs reçu l'année dernière le prix Sakharov au Parlement européen pour cet engagement sans faille. Dans le portrait qui accompagne la liste, on peut lire : avec sa voix calme et son sourire, Denis Mukwege est devenu un sanctuaire dans la guerre oubliée qui se joue dans la région.
Le magazine américain a également distingué la jeune Gambienne Jaha Dukureh. Le Time a même choisi de la placer dans la catégorie « Leader ». Celle dans laquelle on croise Barack Obama, François Hollande, Vladimir Poutine, Angela Merkel, les dirigeants chinois, turc et nord-coréen ou encore Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire internationale.
Jaha Dukureh et la question de l'excision
Il faut noter qu'aucun dirigeant africain ne fait partie de la liste. Les trois personnalités du continent sont toutes issues de la société civile. A l'image donc de Jaha Dukureh. Excisée lorsqu'elle était enfant, elle consacre aujourd'hui toute sa vie à lutter contre ces mutilations. Elle a lancé une pétition l'année dernière sur Internet, obtenu plus de 220 000 signatures... assez pour que le président américain décide de se pencher sur la question.
Le combat de Jaha Dukureh a surtout conduit le chef de l'Etat gambien a annoncer l'interdiction de l'excision dans le pays alors que la pratique était largement répandue. Les trois quarts des femmes étaient concernées mais, depuis quelques mois, ceux qui imposent des mutilations sexuelles risquent jusqu'à trois ans de prison et 1 300 dollars d'amende.
Mussie Zerai et le drame des migrants
Enfin, le Time magazine a aussi placé dans son classement le prêtre érythréen Mussie Zerai. Ce dernier a fui son pays à l'âge de 17 ans et aujourd'hui, de l'Italie où il est installé, il aide les migrants qui comme lui viennent chercher une vie meilleure en Europe. Mussie Zerai, les passagers des canots connaissent son numéro de téléphone et l'appellent en cas de problème. Le prêtre catholique se charge ensuite de transmettre les coordonnées des bateaux aux garde-côtes pour que les migrants puissent être secourus.
« Quand je reçois un appel de détresse de la mer Méditerranée, depuis 15 ans, je collecte toutes les informations : combien de personnes se trouvent à bord, quelles sont les conditions météo, où se trouve le bateau exactement, témoigne le prêtre. Puis je téléphone aux garde-côtes italiens pour qu'ils viennent les secourir. Mon numéro passe d'une main à l'autre, il circule sur les réseaux sociaux, même sur des radios dans notre langue. Depuis dix ans, mon téléphone est devenu un téléphone public ! Et de conclure : J'essaie de sauver les vies de ces gens, voilà ce que je fais. »
L'urgence en Afrique, ce n'est pas l'argent. Ce sont les droits fondamentaux, la démocratie, la justice. Il faut aller à la racine du problème pour trouver une solution dans les pays de départ. Mais cela ne peut pas être de donner de l'argent à ceux qui sont au pouvoir et qui sont la cause de cet exil. Nous devons changer la situation politique, économique, culturelle.
Mussie Zerai
13 Commentaires
Yero Ball
En Avril, 2016 (14:03 PM)Après 27 ans d'asile au Sénégal et au Mali, la situation de la communauté des réfugiés mauritaniens n'a jamais connu une amélioration. Et devient insupportable depuis 2015, coïncidant avec la fin de l'assistance sociale.
Dans un communiqué transmis à la rédaction de Igfm, la coordination des organisations des réfugiés mauritaniens dénonce le manque de considération et le dénuement total qui rythme le quotidien de ses membres. « Lâchés par le haut-commissariat aux réfugiés (HCR), l'unique organisation qui leur portait assistance et protection, c'est le sauve qui peut.
Les réfugies mauritaniens qui vivent certes en parfaite harmonie et entente avec les populations sénégalaises et maliennes (pays d'asile) sont confrontés à de sérieux problèmes pour survivre (nourriture, santé, éducation, état civil, déclaration de naissance des enfants, identification, logement, emploi, manque de lopins de terres arables dans les 216 camps de réfugiés mauritaniens le long de la vallée du fleuve Sénégal ainsi qu'au Mali etc.…)
Ne pouvant plus vivre cette situation, les réfugiés mauritaniens crient leur ras le bol. « Trop c'est trop ! Nous sollicitons un retour organisé, car nul n'ignore que le gouvernement mauritanien continue à nier l'existence des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali ».
Les réfugiés mauritaniens qui ont eu la chance de retourner au pays restent toujours des réfugiés parce qu'ils sont privés de nationalité et d'indemnisation conformément à l'accord tripartite signé en 2007.
Dans ce communiqué, les réfugiés mauritaniens dénoncent le silence de la communauté internationale face à leur situation. « Par ailleurs, nous sollicitons l'application des autres solutions durables prévues par les Nations Unis.
Nous déplorons, le silence mondial suite au véritable génocide commis contre les populations négro- mauritaniennes sous le règne de Maouiya Ould Sid'Ahmed Taya, des arrestations arbitraires des cadres et intellectuels, l'instauration d'un état de siège dans les territoires du sud de la Mauritanie, habités essentiellement par des negro-mauritaniens.
Exécutions et pendaisons d'officiers et soldats negro-mauritaniens, victimes des massacres amnistiés, laissant ainsi de malheureux veuves et orphelins vivre une injustice sans pareille ».
La coordination des organisations des réfugiés mauritaniens déportés vers le Sénégal et le Mali, réclame justice : « Qu'ils soient enfin jugés et condamnés (pour rétablir la vérité sur la question). Que l'abolition de l'esclavage soit enfin une réalité, nous disons plus jamais ça) ».
J3ff
En Avril, 2016 (14:05 PM)Baba
En Avril, 2016 (14:12 PM)Laisse-moi la Gambie tranquille.
Fiers??
En Avril, 2016 (14:24 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (14:50 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (19:53 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (20:22 PM)Fière
En Avril, 2016 (21:16 PM)Bravo!
Anonyme
En Avril, 2016 (00:15 AM)Fierté de mon cul...
Le Viet nam a compris que seul le travail, le serieux peut lui procurer le respect. Mais nous en afrique, on se plaint, on accuse et ne ne fait rien pour avancer. On n'a rien crée. On critique ceux d'entre nous qui travaille, on les combat. C'est regrettable. En réalité, on ne veut pas entrer dans l'histoire. Heureusement qu'il y a quelques uns qui se battent, bravo à ces trois africains.
Anonyme
En Avril, 2016 (02:52 AM)Khel Khol Kham
En Avril, 2016 (09:45 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (10:49 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (13:53 PM)Ouf ! ON RESPIRE
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