L'organisation patronale Utica ne rejoindra pas le gouvernement d'union nationale voulu par le président tunisien Béji Caïd Essebsi. Toute la semaine, ce dernier a reçu des représentants de la majorité, de l'opposition et des partenaires sociaux pour mettre sur pieds un gouvernement capable de relancer une économie morose.
Un secteur touristique en berne, une industrie perturbée par des mouvements sociaux à répétition, un chômage qui atteint les 15%, une monnaie qui se dévalue sur les marchés internationaux... Le président Essebsi espère relancer l'économie tunisienne en rassemblant autour de lui les représentants des salariés et des entrepreneurs.
L'UGTT, la centrale syndicale lauréate du prix Nobel de la Paix en 2015 avec Utica, avait déjà refusé de participer à ce gouvernement. A son tour, le patronat refuse l’offre du président.
« Notre rôle, c’est plutôt participer à l’élaboration de la feuille de route du gouvernement en mettant l’accent sur les priorités » , précise le vice-président de l'Utica, Hichem Elloumi.
Participer à « l'élaboration d'une feuille de route »
Malgré ce refus, le patronat tunisien promet de participer à la composition du prochain gouvernement et à l'élaboration de son programme. Une question d'intérêt national. « Notre rôle, c’est plutôt participer à l’élaboration de la feuille de route du gouvernement en mettant l’accent sur les priorités, confirme Hichem Elloumi. Un certain nombre de problématiques que le prochain gouvernement devrait prendre avec beaucoup de sérieux. C’est-à-dire que s’il y a des grèves illégales, les autorités doivent réagir, s’il y a des sittings qui bloquent une activité économique, les autorités doivent intervenir, il y a un certain nombre de mesures qui doivent être prises et ce sont pour nous des priorités par rapport à l’action du prochain gouvernement. »
Et de conclure : « Ce que nous reprochons un petit peu au gouvernement actuel, c’est qu’il y a beaucoup de situations qui n’ont pas fait l’objet de décisions rapides et efficaces. Pour nous, tout ce qui est blocage de l’activité économique doit être sanctionné de manière rigoureuse dans le respect de la loi, quitte à ce que cela crée des mécontentements mais il s’agit là d’intérêt national. »
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