
Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest
(Mujao), groupe islamiste armé présent dans le nord du Mali, a annoncé
dimanche avoir exécuté un des diplomates algériens retenus en otage
depuis le 5 avril, dans un communiqué transmis à l'agence de presse
mauritanienne en ligne ANI.
Le vice-consul Tahar Touati "a été exécuté (samedi) à l'aube", au terme
d'un ultimatum de huit jours pour la libération de jihadistes en
Algérie, selon le communiqué, cité par l'Agence Nouakchott Information
(ANI) et qui dénonce "l'entêtement" du gouvernement algérien et sa
"responsabilité".
L'agence ANI a régulièrement relayé des
communiqués et déclarations des groupes islamistes dans le nord du Mali
sans jamais être démentie. Au total, sept diplomates du consulat
algérien de Gao, ont été enlevés le 5 avril par le Mujao, un des groupes
alliés d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui occupent et
contrôlent le nord du Mali depuis cinq mois. L'organisation islamiste
avait exigé en mai la libération de combattants islamistes prisonniers
en Algérie et 15 millions d'euros pour les relâcher, avant de libérer
trois otages en juillet. "Le gouvernement algérien doit supporter
l'entière responsabilité des conséquences de son entêtement et des
décisions erronées et irresponsables de son président et ses généraux",
affirme le Mujao dans son communiqué de dimanche, également relayé par
des sites internet algériens.
"L'exécution du diplomate algérien
est intervenue après l'expiration de l'ultimatum fixé au gouvernement
algérien. Les négociateurs algériens ont renoncé à conclure un accord
pour libérer les otages à la dernière minute", selon ce texte.
Le
24 août, un message du Mujao avait menacé les autorités algériennes de
représailles si elles ne libéraient pas dans les cinq jours trois
jihadistes arrêtés le 15 août, dont un dirigeant d'Aqmi, Necib Tayeb,
dit Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. Plus tôt dans la journée, les
autorités algériennes avaient annoncé qu'elles vérifiaient des
informations de presse annonçant l'exécution du diplomate algérien. Le
texte auquel se réfèrent des sites algériens est "actuellement l'objet
de vérifications nécessaires pour s'assurer de son authenticité", a
annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères, selon l'agence
APS. "Les contacts ne sont pas rompus" avec les ravisseurs, a précisé le
ministère dans un communiqué, ajoutant que les familles des quatre
fonctionnaires consulaires encore retenus en otage avaient "été reçues
samedi matin" au ministère.
Le 26 août, une vidéo envoyée par le
Mujao avait montré l'un des quatre otages restant demandant aux
autorités algériennes de lui "sauver la vie". L'épouse de l'un d'eux,
Mourad Guessas, a appelé le Mujao à les libérer, dans une déclaration
publiée dimanche par le quotidien Liberté. Ce ne sont que "de simples
fonctionnaires innocents", a-t-elle plaidé en pressant le président
Abdelaziz Bouteflika d'oeuvrer à la libération de ces Algériens enlevés
alors qu'ils étaient au "service de l'Etat algérien".
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