Suite à la médiation nigériane, les clauses que le Maroc avait jugées attentatoires à sa souveraineté sur le Sahara, dans un rapport prévu pour être signé lors du sommet, ont été changées.
Ce n’est pas une victoire absolue pour le Maroc mais un petit acquis qu’il pourra faire fructifier par la suite. Ce dimanche 2 juillet, au terme d’une séance très animée au sein du Conseil exécutif des ministres des affaires étrangères de l’Union africaine (UA), la délégation marocaine a pu obtenir des amendements au rapport de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, dont certains passages portaient atteinte, selon elle, à la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental.
Suite à la médiation nigériane, les clauses 88 et 89 de ce document ont été changées. Au lieu des passages stipulant « l’envoi d’une mission d’évaluation des droits de l’homme dans le territoire occupé de la RASD », les ministres africains ont adopté une nouvelle version plus nuancée et moins hostile pour la partie marocaine.
Cette nouvelle formule stipule que » quelques délégations des pays membres » ont proposé l’envoi d’une mission d’évaluation des droits de l’homme « dans le territoire connu à l’ONU sous le nom du Sahara occidental et à l’UA sous celui de la République arabe démocratique et sahraouie ». Mais « d’autres délégations », ajoute toujours la nouvelle formule, ont exprimé « leur ferme opposition à cette proposition ».
La poire a été coupée en deux
Les deux points de vue – marocain et sahraoui – ont été pris en considération. » Certes, c’est une position clivante. Mais notre point de vue a été pris en considération « , commente un haut diplomate marocain.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UA ont l’habitude de transmettre aux chefs d’Etat les passages problématiques même si le Maroc les avait épinglés lors de leurs précédentes réunions. Depuis sept ans, ces clauses reviennent dans tous les rapports de la Commission des droits de l’homme et des peuples soumis à leur appréciation. Mais depuis son retour au sein de l’institution, le Maroc a décidé de les bloquer. Et notamment d’empêcher l’emploi de la mention « territoire occupé », jusqu’ici utilisée au sein de l’UA pour désigner le Sahara occidental.
Passe d’armes entre le Maroc et le Polisario
Dernière modification apportée : la nouvelle mouture du rapport de la Commission des droits de l’homme et des peuples stipule que l’Union africaine va « engager un dialogue constructif avec l’État concerné sur la mission sus-mentionnée ». De quel État s’agit-il ? Du Maroc ? De la RASD ? L’organisation panafricaine a encore un peu de pain sur la planche pour mettre toutes les parties d’accord.
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