Lorsque 8 mai dernier, la police d’Owerri dans l’Etat d’Imo (sud-est du pays) procède à la libération de 17 filles enceintes vivant dans un endroit supposé être un orphelinat, elle ne se rendait pas compte qu’elle mettait les pieds dans une ‘’usine de fabrication de bébés’’ destinés à la vente.
A l'arrivée des policiers, les filles dont l'âge varie entre 15 and et 25 ans étaient en compagnie de onze enfants. Sans doute déjà vendus ou en instance de l'être…
Six jours plus tard, la police de l'Etat d'Enugu interpelle six filles enceintes dans une maison où elles se préparaient à donner naissance à des bébés, promis au même destin que ceux d'Imo.
Ces deux cas ne sont hélas que la confirmation d'un soupçon de l'existence un peu partout au Nigeria de lieux où des filles sont gardées, engrossées et leurs bébés vendus, peu après leur naissance. Dénommés ‘'usines de fabrication de bébés'', ces lieux auraient été décelés à Enugu et dans d'autres localités comme Asaba, capitale de l'Etat de Delta, riche en pétrole.
A Asaba, l'usine était montée par un couple qui recrutait clandestinement des jeunes filles, les incitait à contracter une grossesse et les amenait à accepter de vendre leurs bébés à des ménages sans enfants ou à des gens voulant s'adonner à des sacrifices humains.
A Port Harcourt, dans l'Etat de River, une fabrique de bébés cédait à 1.800.000 nairas (environ 11.342 dollars) chacun de ses nourrissons.
Pourtant l'UNESCO avait adressé des mises en garde sur un réseau de trafic humain, notamment le commerce des enfants, devenu, selon elle, le troisième crime le plus répandu au Nigeria, après les fraudes portant sur des avances pour frais, appelées “419”, et le trafic de drogues.
Pour sa part, l'ambassade des Etats-Unis au Nigeria avait attiré l'attention des autorités sur un couple qui cherchait un visa, avec sur les bras de prétendus jumeaux. Les tests ADN pratiqués sur ce couple montreront que ni l'homme et ni la femme n'étaient les parents biologiques des enfants.
Il a fallu la découverte tous azimuts dans le pays de lieux où s'opèrent des pratiques bizarres pour qu'on se rende enfin que derrière les nombreux enlèvements et contrebandes des enfants se cachent des fabriques de bébés, pilotées par des agents de santé véreux et des criminels invétérés.
Dans ce milieu, les jeunes filles sont payées uniquement pour faire des enfants, dans le but de satisfaire la demande d'enfants, aussi bien au niveau local que sur le plan international.
Les bébés qui naissent sont vendus, soit à des gens sincères en quête d'enfants à adopter ou à des trafiquants qui ne s'intéressent qu'à l'argent. Ces derniers amènent les enfants hors du Nigeria pour les vendre à des étrangers, généralement à des prix exorbitants.
Dans certains cas, les enfants sont cédés à des gens en quête de sacrifices rituels.
Pour le moment, ces pratiques semblent plus proliférer dans le sud-est du Nigeria et à Lagos, même si des cas avérés de fabriques de bébés ont été signalés dans l'est du pays.
Toujours est-il que le phénomène est d'une ampleur telle qu'il ne peut plus être ignoré des autorités. Le plus poignant, déplore le responsable des relations publiques de la police nigériane, Ebere Amaraizu, c'est que les jeunes filles âgées entre 16 ans et 17 ans sont complices de cette ignoble pratique et négocient elles-mêmes la vente de leurs nourrissons.
Toutefois, souligne Amaraizu, la police met davantage l'accent sur les propriétaires des usines de fabriques de bébés et à ce propos trois personnes ont été récemment arrêtées. Les recherches continuent pour mettre la main sur d'autres responsables, comme cette femme dénommée ‘‘Madam One Thousand''.
Sous le couvert d'un orphelinat dénommé “Ahamefula Motherless Babies Home”, situé à Umuaka, dans le district de Njaba, elle s'adonnait en réalité à la vente de bébés.
Quand la police a investi le bâtiment, elle y a trouvé deux hommes dont le rôle était d'enceinter les jeunes filles, révèle Ebere Amaraizu qui ajoute que ledit orphelinat abritait en son sein, en guise de couverture toujours, une société de production de sachets d'eau.
Les policiers ont découvert une autre pratique : le vol de bébés. Au cours de leurs investigations, ils ont mis la main sur quatre personnes accusées d'avoir subtilisé un bébé de sexe masculin de 12 jours à sa maman dans une maternité de l'Etat d'Enugu.
Ce délit a eu lieu au mois d'avril, lorsque le Corps de sécurité et de protection civile du Nigeria (NCSDC) a interpellé 32 adolescentes, admises en état de grossesse dans une maternité de la ville d'Umuzuo dans le district d'Osisioma de l'Etat d'Abia (sud-est du pays).
Interrogées, les jeunes mamans ont avoué qu'elles devaient vendre leurs bébés de sexe masculin à 100.000 nairas (près de 631 dollars) et 80.000 nairas (505 dollars) ceux de sexe féminin.
D'autres investigations menées par la police lui ont parmi de savoir que le propriétaire de la maternité avait vendu des garçons à 450.000 nairas (soit 2.900 dollars) et des filles à 400.000 (près de 2.521 dollars).
La maternité avait été ouverte en 2009, mais n'a été officiellement inscrite au registre de l'Etat qu'en décembre 2012.
10 Commentaires
Yassaaa
En Juin, 2013 (18:14 PM)Mousa Molo, Roi Du Fouladou
En Juin, 2013 (18:22 PM)Féla Afro
En Juin, 2013 (18:41 PM)Dédado
En Juin, 2013 (18:43 PM)Vgn
En Juin, 2013 (18:46 PM)Reply_author
En Mai, 2024 (15:16 PM)@dédado
En Juin, 2013 (18:49 PM)Le Clair
En Juin, 2013 (20:18 PM)Dans une societe dans laquelle les ainees qui qualifient les enfants de partisans de moindre effort alors qu'eux se battent pour le controle du pouvoir d'état pour ne vivre que sur le dos de l'etat. Aiment ils le travail en agissant ainsi? comment veulent ils que les enfants aime le travail que eux-memes montrent qu'avec la politque ou d'autres voies faciles, ont peut s'enrichir? Il faut que des mesures palliatives soient prises pour rectifier totu cela avant qu'il ne soit tard.
Youbi
En Juin, 2013 (08:03 AM)Boy Moscou
En Juin, 2013 (11:07 AM)Gggg
En Juin, 2013 (15:56 PM)Participer à la Discussion