
Depuis son apparition sur la scène politique sénégalaise, Ousmane Sonko doit son ascension à deux facteurs. L’un est dû à ses propres mérites. Un style jeune, dynamique, et enfin une allure de jeune premier et de gendre idéal qui fait toujours mouche (Kennedy, Obama, Macron). En résumé, il a un charisme et une aura naturels combinés à une forme d’intransigeance et de radicalité politique dont une certaine jeunesse est sensible, à l'heure où l'écrasante majorité de la classe politique sénégalaise brille par son inconstance. Par ailleurs, en bonne figure populiste moderne, il sait aspirer l’air du temps et semble connaître parfaitement ce que son auditoire souhaite lui entendre dire. D’où sa démagogie insupportable et condamnable, mais nous y reviendrons.
Autre clef du succès du maire de Ziguinchor, l’inhabileté de ses adversaires à le combattre efficacement. Depuis ses premières escarmouches contre le président, Macky Sall, et son “clan”, comme il dit, les partisans de la majorité n’ont eu comme seule stratégie que de le diaboliser. Ainsi, ils ont utilisé le fait que ses épouses soient voilées, mais aussi sa gestuelle lors de son discours, pour le dépeindre en agent crypto-salafiste. Ils ont prétendu qu’il était une marionnette aux mains de puissances étrangères obscures. Mais la tactique la plus déplorable demeure, incontestablement, celle visant à établir des accointances entre Ousmane Sonko et l’aile la plus radicale du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), incarné par le chef rebelle Salif Sadio. À moins d’apporter des preuves solides , il est scandaleux d’établir ce genre de soupçons contre un maire, un député, et un homme politique qui pèse 15% de l’électorat, son score lors de la dernière élection présidentielle .
Il est tout aussi regrettable que Aminata Touré, d’ordinaire plus inspirée dans ses analyses, appelle plus particulièrement Sonko à clarifier sa position sur le conflit casamançais ? Pourquoi lui plus qu’un autre ? Cela ne témoigne-t-il pas d’une forme de stigmatisation de ses origines casamançaises ?
Cette façon de procéder rappelle le sort vécu par certains citoyens musulmans en Europe, sommés de condamner plus bruyamment que les autres les attentats terroristes qui ensanglantent, à intervalles réguliers, le vieux continent. Une suspicion insupportable qui pousse certains à lancer des initiatives tels que le fameux slogan “Not In My Name”, certes louable, mais qui m'apparaît plus comme une façon de battre sa coulpe pour des crimes dont ils ne sont pas responsables.
Pour revenir à Sonko, disons simplement que la démonisation ne marchera pas. Les spin-doctors du palais seraient mieux inspirés de trouver d’autres recettes.
Le combat politique doit être loyal. Il faut revenir à la dignité du débat, et sortir des rumeurs et des fantasmes, à moins d’apporter des éléments concrets pour étayer les soupçons. Par ailleurs, si la majorité présidentielle faisait un minimum d’effort intellectuel, elle verrait qu’elle dispose d’arguments solides pour combattre Ousmane Sonko, dont le populisme, la démagogie et la perméabilité au complotisme, sont un défi inédit pour la démocratie sénégalaise.
Son discours empreint de violence (rappelons qu’il s’est prononcé pour la peine de mort), sa promixité avec des mouvances extrémistes qui veulent liquider le modèle laïc sénégalais, son obsession à ériger la France comme bouc émissaire de nos malheurs, ses diagnostics généralement simplistes, sa prédisposition à surfer sur l’opinion (sa dernière promesse sur la criminalisation de l’homosexualité), l’aréopage d’activistes ineffables qu’il drâine à sa suite, sont, entre autres, des éléments bien plus pertinents à mettre en exergue.
En résumé, Ousmane Sonko n’est pas un monstre, mais un homme politique que ses adversaires doivent combattre sur le terrain des idées.
Autre clef du succès du maire de Ziguinchor, l’inhabileté de ses adversaires à le combattre efficacement. Depuis ses premières escarmouches contre le président, Macky Sall, et son “clan”, comme il dit, les partisans de la majorité n’ont eu comme seule stratégie que de le diaboliser. Ainsi, ils ont utilisé le fait que ses épouses soient voilées, mais aussi sa gestuelle lors de son discours, pour le dépeindre en agent crypto-salafiste. Ils ont prétendu qu’il était une marionnette aux mains de puissances étrangères obscures. Mais la tactique la plus déplorable demeure, incontestablement, celle visant à établir des accointances entre Ousmane Sonko et l’aile la plus radicale du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), incarné par le chef rebelle Salif Sadio. À moins d’apporter des preuves solides , il est scandaleux d’établir ce genre de soupçons contre un maire, un député, et un homme politique qui pèse 15% de l’électorat, son score lors de la dernière élection présidentielle .
Il est tout aussi regrettable que Aminata Touré, d’ordinaire plus inspirée dans ses analyses, appelle plus particulièrement Sonko à clarifier sa position sur le conflit casamançais ? Pourquoi lui plus qu’un autre ? Cela ne témoigne-t-il pas d’une forme de stigmatisation de ses origines casamançaises ?
Cette façon de procéder rappelle le sort vécu par certains citoyens musulmans en Europe, sommés de condamner plus bruyamment que les autres les attentats terroristes qui ensanglantent, à intervalles réguliers, le vieux continent. Une suspicion insupportable qui pousse certains à lancer des initiatives tels que le fameux slogan “Not In My Name”, certes louable, mais qui m'apparaît plus comme une façon de battre sa coulpe pour des crimes dont ils ne sont pas responsables.
Pour revenir à Sonko, disons simplement que la démonisation ne marchera pas. Les spin-doctors du palais seraient mieux inspirés de trouver d’autres recettes.
Le combat politique doit être loyal. Il faut revenir à la dignité du débat, et sortir des rumeurs et des fantasmes, à moins d’apporter des éléments concrets pour étayer les soupçons. Par ailleurs, si la majorité présidentielle faisait un minimum d’effort intellectuel, elle verrait qu’elle dispose d’arguments solides pour combattre Ousmane Sonko, dont le populisme, la démagogie et la perméabilité au complotisme, sont un défi inédit pour la démocratie sénégalaise.
Son discours empreint de violence (rappelons qu’il s’est prononcé pour la peine de mort), sa promixité avec des mouvances extrémistes qui veulent liquider le modèle laïc sénégalais, son obsession à ériger la France comme bouc émissaire de nos malheurs, ses diagnostics généralement simplistes, sa prédisposition à surfer sur l’opinion (sa dernière promesse sur la criminalisation de l’homosexualité), l’aréopage d’activistes ineffables qu’il drâine à sa suite, sont, entre autres, des éléments bien plus pertinents à mettre en exergue.
En résumé, Ousmane Sonko n’est pas un monstre, mais un homme politique que ses adversaires doivent combattre sur le terrain des idées.
17 Commentaires
Reply_author
En Mars, 2022 (11:02 AM)C'est extraordinaire comment beaucoup de journalistes se rabaissent face à sonko. Ils ont mis leur déontologie entre parenthèses soit par militantisme, par peur de représailles ou par recherche de popularité auprès de la pastef
L' Histoire Retiendra
En Mars, 2022 (10:56 AM)Tel peuple, telle classe dirigeante.
Que personne ne vienne pleurer après ou “niakhtou” ce sera le destin du choix de la médiocrité, des mensonges, le chantage, la tyrannie, des loosers.
Passant
En Mars, 2022 (09:28 AM)Sonko
En Mars, 2022 (10:34 AM)Sendébou
En Mars, 2022 (10:52 AM)Reply_author
En Mars, 2022 (10:59 AM)Merci
En Mars, 2022 (12:04 PM)eux ne doit pas parlent😂
ces grave bilahi tie sénégal !!!!!!!!!!!!
Peine Perdue
En Mars, 2022 (12:46 PM)Jojo
En Mars, 2022 (13:59 PM)Jojo
En Mars, 2022 (13:59 PM)Beny
En Mars, 2022 (14:34 PM)Lemzo
En Mars, 2022 (19:18 PM)