Bonjour déception !

L’on attendait des autorités de l’Etat, du président Macky Sall en particulier, des encouragements, des félicitations et même une promotion pour cette Dame qui a abattu un travail de titan dans la traque des responsables politiques qui jouent avec les deniers de l’Etat. A la place, un président de la République responsable et conséquent, aurait exprimé, sur la chaîne publique, toute sa satisfaction à l’équipe de l’Ofnac, une structure qui répond aux attentes en termes de transparence dans la gestion des deniers publics, par les tenants du régime installé en 2012.

Devrait-on leur reconnaître quelque maladresse dans la manière de rendre public leur rapport et les injonctions et insinuations adressées à qui de droit. Mais ce serait faire diversion que d’occulter le contenu du document, en insistant sur ces impairs sommes toutes insignifiantes. Aussi insignifiante que la sincérité alors prêtée à un président de la République nouvellement élu, qui jurait par tous les «Serigne» sa détermination à mettre un terme à un système dans lequel lui-même a trempé, de la tête aux orteils.

Que de déceptions ! La Crei au chômage «judiciaire», l’Ofnac prend des vacances étant donné que le successeur de Nafi Ngom, à coup sûr, ne commettra pas les mêmes impairs qui ont eu raison de l’ex-vérificatrice de l’Ige alors promue à la tête de l’Ofnac pour faire miroiter aux Sénégalais, que leur pays, avait changé de trajectoire pour se mettre, dorénavant, sur les rampes de la bonne gouvernance financière. Bonjour déception !

Avoir mis un terme aux fonctions de la présidente de l’Ofnac, en toute violation des textes qui régissent le fonctionnement de cette structure, est l’autre faute impardonnable signée d’un président peu soucieux des formes, agissant sur un coup de tête et cédant aux caprices ou menaces de ceux que lui-même a nommés. En réagissant ainsi, le chef de l’Etat cautionne les faits graves et notoires relevés dans leur rapport polémique, par les inspecteurs-enquêteurs.

Mais rien de nouveau sous les tropiques. Celui qui crie au voleur prend le risque de se voir lynché lui-même. Macky Sall a habitué les Sénégalais à faire un pas en avant, et deux en arrière. Comme lorsque le limogeage violent dont a été victime Nafi Ngom, plus qu’une déception, sonne comme une gifle administrée à tous ceux qui pensaient, que la dilapidation des fonds publics avait pris fin avec le départ des Wade.

Ce désaveu, qui colle la honte à toute la république, sonne aussi comme un quitus, un encouragement à l’endroit de ces directeurs généraux et autres responsables politiques indexés dans le rapport de l’Office. Si jusqu’ici aucune sanction n’a été prise à leur endroit, le départ de la présidente de l’Ofnac s’impose dès lors. Devant l’incapacité des autorités à assumer les actes qu’elles posent, la dissolution de la structure, devrait être la prochaine étape. Ce qui éviterait aux corps de contrôle de l'Etat, de compter en leur sein, une coquille vide, dépouillée de toutes ses compétences.