Pour faire éclore la vérité et donner un sentiment de justice à la famille de Fallou Sène et aux étudiants de toutes les universités du Sénégal, les autorités traînent les pieds, nullement préoccupées à traduire en justice l’homme identifié comme étant le tireur dont l’acte a coûté la vie à un étudiant de Lettres modernes à Sanar le 15 mai dernier.
Entre maintien de l’ordre et rétablissement de l’ordre, la situation a été sans doute surévaluée par les artisans, à tous les niveaux de responsabilité, de la bavure des forces de l’ordre qui a coûté la vie à un étudiant qui réclamait un droit, celui de disposer de sa bourse d'études. Pourtant, pour faire coffrer l’ex-colonel Dièye à Bargny, le ministre des Forces armées a fait preuve de «pragmatisme» parce qu’il s’agissait aussi de réduire au silence un «déserteur» devenu très bavard aux yeux de la «grande muette». Sous la pression médiatique, la même «efficacité» sera de mise pour faire arrêter l’agent de sécurité de proximité (Asp) auteur de brutalité physique sur une personne vulnérable, une femme handicapée.
Mais pour le cas du meurtrier de Fallou Sène, le mépris est manifestement servi à toutes ces voix qui s’élèvent depuis lors pour réclamer justice, à savoir l’arrestation de celui qui a sans doute confondu maintien de l’ordre et rétablissement de l’ordre, face à des étudiants armés de pierres. Une confusion d’une telle gravité est une faute lourde impardonnable, inacceptable pour un professionnel du maintien de l’ordre et garant de la sécurité publique.
Pourtant, l’enquête impartiale alors promise par le tombeur de Cheikh Béthio Thioune avait suscité à la fois des salves d’applaudissements et nourri un espoir chez nombre de compatriotes. Mais depuis l’entrée en jeu du procureur de la République du tribunal de grande instance de Dakar devenu le «procureur de Macky» aux yeux de l’opinion, l’affaire fait du surplace et emprunte progressivement les contours d’une autre affaire, l’affaire Bassirou Faye, un meurtre sans meurtrier, non encore élucidé quatre ans après les faits.
L’Etat pense sans doute que les millions de francs de «Jaxal» offerts aux proches de Fallou Sène, les billets de pèlerinage à la Mecque, suffisent à acheter le silence de ces derniers. Et cerise sur le mille-feuille, le «mouroum kor» (charité) consistant à baisser les prix des tickets de restauration universitaire, devrait contribuer, définitivement, à mettre un terme à toute velléité de contestation ou de prolongement de la grève déclenchée depuis le 15 mai dernier, par les étudiants de Saint-Louis, appuyés par le Saes, unanimes à réclamer justice et la fin de l’impunité.
Le chef de l’Etat Macky Sall, en recevant les étudiants au cours d’une audience polémique alors fustigée par leurs camarades de Dakar, s’était engagé à prendre des mesures pour apaiser la colère universitaire. Mais il faut reconnaître que les limogeages du recteur de l’Ugb et du directeur du Crous, des actes forts, s’avèrent être une goutte d’eau dans la houle des revendications des étudiants : l’arrestation du tireur identifié, à elle seule, suffit à garantir le retour immédiat dans les amphis. N'est-ce pas ce que demande l'Etat?
Charité bien ordonné, commence par soi-même. Dès lors, comment réclamer justice au gouvernement italien après le meurtre d’un sénégalais à Corsico (Milan) et dans le même temps, refuser d’élucider ses propres crimes ? Refuser à ses concitoyens une enquête objective et des poursuites pour faire arrêter le meurtrier de Fallou Sène. Car, plus d’un mois après les faits, l’affaire est en passe de devenir un «cold case», classée sans suite, de facto. Parce que la parole du chef de l’Etat peine à être honorée et ses promesses souffrent de ne pas être tenues. Conséquence : l’auteur du crime court toujours comme s’il était protégé au plus haut niveau de l’Etat. Par le chef de l’Etat en personne serait-on tenté de dire. Enfin, justice pour Fallou Sène, c’est maintenant !
Momar Mbaye
37 Commentaires
Falloi
En Juin, 2018 (18:06 PM)Falloi
En Juin, 2018 (18:06 PM)Falloi
En Juin, 2018 (18:06 PM)Falloi
En Juin, 2018 (18:06 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (18:39 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (18:39 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (18:47 PM)J'espère que le successeur de ce président nous fera l'insigne honneur de le coffrer et pour longtemps pout en finir avec cet impunité et je m'en foutisme.
Anonyme
En Juin, 2018 (18:50 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (19:14 PM)D'abord, l'auteur se permet de parler de "meurtre" qui implique quand même un homicide volontaire! était-il sur les lieux pour être sûr que le gendarme qui a tué voulait réellement tuer l'étudiant? Non! il parle donc avec une légèreté déconcertante, sans recul...
Ensuite, il fustige le fait que le gendarme ait "confondu maintien et de l'ordre et rétablissement de l'ordre, face à des étudiants armés de pierres."
Mais monsieur mbaye, avez vous fait une école de maintien de l'ordre? De quelle autorité vous prévalez vous en la matière pour prétendre qu'un officier de gendarmerie a confondu ces deux notions? Et d'ailleurs, quelle est l'importance de distinguer ces deux choses dans le cas d'espèce? Car dans tous les cas (maintien de l'ordre ou rétablissement de l'ordre), l'agent de la force publique qui intervient peut voir sa vie mise en danger et être obligé d'user de son arme pour sauver sa peau! avez-vous déjà lu la loi 70-37 du 13/10/1970 réglementant l'emploi des armes par la gendarmerie? Je suis sûr que non! vous pérorez, manipulez l'opinion, usez du sensationnel dans le seul but de faire dans le populisme.
Les forces de l'ordre doivent être respectées. Aucun citoyen n'a le droit de s'attaquer à eux armés de pierres! s'agissant justement des pierres, vous semblez les minimiser. Avez-vous déjà été attaqué par deux personnes seulement armées de pierres? Je suis sûr que non! avez vous reçu à la tête ou sur une autre partie du corps, une fois dans votre vie, un coup de pierre bien administré par un adolescent à la fleur de l'âge? Qu'en serait de centaines d'étudiants entre 20 et 30 ans, armés tous de pierres vous assiégeant? Vous croyez que les pierres ne sont pas des armes létales? N'est ce pas des pierres qui ont tué le policier fodé ndiaye?
Savez vous qu'un seul coup d'une grosse pierre ou d'une pierre solide même petite, reçu à la tête peut vous tuer avec un traumatisme crânien?
Savez vous combien il y'avait de gendarmes aux prises avec combien d'étudiants armés de pierres et certainement de gourdins et autres armes blanches? Que serait-il advenu de ces gendarmes si les étudiants en furie étaient parvenus à mettre la main sur eux? La même chose que fodé ndiaye, j'en suis sûr!
Réclamez comme vous le faites l'arrestation du gendarme tueur n'est donc que populisme. Ouverture d'une enquête ou d'une instruction, d'accord. Mais réclamer carrément l'arrestation (à quels fins?) du gendarme n'est que démagogie.
Les gendarmes qui étaient à l'université de st louis, aux prises avec les étudiants n'étaient pas dans la même situation que l'asp qui était face à des femmes handicapées, même si vous feignez de l'ignorer.
Anonyme
En Juin, 2018 (19:14 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (19:30 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (19:33 PM)Drianke Sall . Do Dara
Anonyme
En Juin, 2018 (19:36 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (20:12 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (20:43 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (20:46 PM)1/ Certains blessés gendarmes sont marqués à vie à cause de leurs blessures et pour ceux là, les espoirs d'une ascension à certains grades où l'affectation à certains poste est finie, 2/si les armes avaient été volées cela aurait été la seconde perte grave et dieu seul sait où ses armes atterriraient.
C’était un champ de bataille et l’officier de gendarmerie a appliqué ce qu’il a appris et que le bons sens dictait: « neutraliser » le ou les assaillants les plus actifs.
Ce qui est regrettable, c’est qu’il y ait mort d’homme et le fait que le tir ait été dirigé vers la zone bas-ventre-cuisse montre l’intention logique du tireur: stopper l’attaque en tirant sur la cuisse (malheureusement il a tiré plus haut, et dans des circonstances pareilles, garder son calme n’est pas facile). Si l’intention de tuer était réelle il aurait visé la zone du thorax et de la tête.
Je ne suis pas connaisseur des forces de sécurité mais ayant étudié à l'UCAD de 1986 à 1990, je sais de quoi sont capables les foules incontrôlées chauffées à blanc.
Anonyme
En Juin, 2018 (20:53 PM)L’autre faute grave a été d’appeler les forces de l’ordre pour sécuriser une entreprise privée de restauration devant des étudiants affamés. Entreprise qui de toute façon a eu un contrat en bonne et due forme et ne serait ce que pour la pérennité de ses services très utiles du reste, l’ETAT n’aurait jamais pu s’empêcher de lui rembourser les « journées sans tickets ».
La grande bêtise a été de vouloir empêcher des gens affamés de se restaurer alors qu’ils n’avaient plus de sous pour payer les tickets.
Demander l’arrestation du gendarme tireur ne me semble pas bien réfléchi au regard des actes qu’il a posé qui sont une réponse correcte à une situation qui devenait périlleuse pour lui et ses hommes. Un officier a le devoir de protéger ses hommes et dans le cas d’espèces il a agi selon le code normal appliqué partout.
Donc, je conseille aux étudiants d’attaquer directement l’Etat à travers le recteur qui a requis les forces de l’ordre et aussi les ministères à l’origine du retard du paiement des bourses.
Si les étudiants attendent l'arrestation de l'officier, ils attendront jusqu'à l'extinction du soleil
Anonyme
En Juin, 2018 (20:57 PM)Les forces de l'ordre ont pour mission d'exercer la violence légitime contre les violents. Les étudiants se sont montré violents et saccageurs, les gendarmes leur ont appliqué la violence. Etait-elle disproportionnée? Seule l'enquête le dira certes, mais le gendarme est présumé l'avoir exercée dans le cadre de la loi. Il appartient à l'accusateur de prouver que le gendarme avait outrepassé ses pouvoirs.
Mais vu le nombre de blessés parmi les gendarmes, nulle doute que l'usage de l'arme était la meilleure façon de survivre pour ces gendarmes.
On ne s'attaque pas aux forces de l'ordre. Il faut que l'étudiant comprenne cela.
Anonyme
En Juin, 2018 (21:12 PM)Momar mbaye, votre article est trop léger. Vous parlez comme un étudiant alors que vous devriez parler en intellectuel
Anonyme
En Juin, 2018 (21:25 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (22:03 PM)Les forces n'ont pas intérêt à tuer des patriotes bêtement alors qu'on sensait les protéger. Tant que les etudiants feront le fou devant les forces de l'ordre on verra toujours des morts.
Anonyme
En Juin, 2018 (22:07 PM)Vous savez très bien que le sénégal est l'un des rares pays à emprisonner des agents des forces de l'ordre en cas de bavure. Ni la france, ni les usa ne le font. Le sénégal, sur ce plan, n'a de leçon à recevoir de personne.
Mais les forces de l'ordre doivent être protégées. Ils ne doivent pas être emprisonnés à la moindre occasion. Le jour où ils seront frileux à exercer leur mission, toi même ne dormirais pas du sommeil du juste. Une enquête, oui, mais pas d'arrestation.
Adieu
En Juin, 2018 (23:58 PM)chapelet à la main. Le gendarme devait tirer
Anonyme
En Juin, 2018 (01:08 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (08:06 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (08:06 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (08:26 AM)Les repondeurs automatiques de l'APR parlent de legitime defense, si c'est le cas l'enquete doit l'etablir clairement et le dossier est clos mais retarder l'enquete a dessein pour que les gens oublient est un manque de respect. Sur les lieux de l'accident il y avait tellement de temoins qu'il ne devrait pas avoir de probleme pour determiner qui a fait quoi. Un militaire doit faire un tir de sommation avant de tirer sur quelqu'un est ce que cela a ete fait ?
C'est dommage qu'il y ait eu un mort pour des bourses non payees et des tickets de restaurant.
Quand est ce que la justice de mon pays fonctionnera normalement ?
Anonyme
En Juin, 2018 (09:22 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (09:22 AM)Xalas
En Juin, 2018 (10:05 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (11:11 AM)Quand les gendarmes usent de la violence: c'est un scandale parce qu'il y a mort d'homme.
L'honnêteté intellectuelle aurait voulu que vous listiez les torts des étudiants et des forces de l'ordre, sans parti pris.
les étudiants sont en droit de réclamer leur bourse mais cela ne leur donne nullement le droit d'user de la violence. Par contre, les gendarmes ont le droit d'user de la violence, c'est la loi.
S'il est avéré que le gendarme a usé de son arme conformément à la loi, il n'y aura pas de sanction pénale, l'affaire se terminera au civil.
Quant à l'appréciation du respect des textes par le gendarme, c'est le travail des magistrats qui ont leur propre agenda, ce n'est pas à Momar Mbaye de fixer des délais de traitement d'un dossier.
Dites la vérité aux gens, cela vaut mieux!
Anonyme
En Juin, 2018 (11:51 AM)Bounkhatab
En Juin, 2018 (13:07 PM)Momar le connard d analyste qui parle de meurtrier ou de tueur est un veritable manipulateur,Et heureusement les senegalais ne sont pas cons comme lui,
Anonyme
En Juin, 2018 (16:13 PM)Bounkhatab
En Juin, 2018 (20:25 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (22:41 PM)Les étudiants chargent les forces de l'ordre avec des cailloux et autres armes blanches avec l'intention réelle réelle nuire.
Anonyme
En Août, 2018 (14:08 PM)Participer à la Discussion