Les Sénégalais sont appelés aux urnes, le 17 novembre prochain, pour élire les 165 députés de la République. Pourtant, cette échéance s'inscrit dans un contexte délicat, marqué par les répercussions dévastatrices des crues des fleuves Sénégal et Gambie, notamment dans les localités du nord-est du pays.
À Kédougou, Bakel, Kidira et Matam, des populations se battent contre les inondations, tandis que des villes comme Saint-Louis sont fortement menacées. Face à cette situation, l'armée nationale et les services du ministère de l'Intérieur se mobilisent pour porter secours aux sinistrés. Dans le même temps, la scène politique s'agite.
Alors que des milliers de compatriotes sont en détresse, les acteurs politiques s'affrontent pour obtenir le maximum de sièges à l'Assemblée nationale. Le parti au pouvoir a même annoncé un "giga-meeting" au Dakar Arena de Diamniadio.
Cette dichotomie suscite des interrogations sur la tenue des élections. Certains observateurs, à l'image de l'expert électoral Ndiaga Sylla, évoquent la possibilité d'un report, rappelant que, pour des situations moins graves, comme les inondations de 2006 à Dakar, les élections avaient été repoussées. À l'époque, le président Wade avait choisi de ne pas se heurter à la colère des électeurs, optant pour une solution prudente qui lui avait permis de rester en phase avec les préoccupations de la population.
Aujourd'hui, la donne semble différente. Le régime de Bassirou Diomaye Faye, confronté à une pression croissante et à des contraintes budgétaires, ne semble pas disposé à envisager un report. La dissolution rapide de l'Assemblée nationale et la fixation d'une date d'élections à seulement 60 jours en sont des indicateurs clairs. Le président sait que le risque de renvoyer ses projets et lois à un avenir incertain pourrait s'avérer fatal pour sa légitimité.
Ainsi, le dilemme reste entier : doit-on sacrifier une élection législative sur l'autel des urgences humanitaires ? Ou, au contraire, les élections doivent-elles se tenir, indépendamment des crises que traverse le pays ? Si la mémoire de 2006 nous enseigne quelque chose, c'est que les décisions politiques, même dans les moments de crise, doivent se faire en tenant compte des réalités sociales et des besoins urgents des citoyens. Mais dans un contexte où la politique semble primer sur l'humanité, il est légitime de se demander si le sort des Sénégalais sinistrés sera vraiment pris en compte.
En fin de compte, l’enjeu est bien plus que la simple tenue d’élections ; il s’agit de préserver le lien fragile entre le peuple et ses dirigeants dans une période où la confiance est plus que jamais mise à l’épreuve.
9 Commentaires
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il y a 2 semaines (14:38 PM)Non
il y a 2 semaines (14:43 PM)Majorité pastec ou oppocision rek
Survivre Et Avancer !
il y a 2 semaines (15:56 PM)Kothie
il y a 2 semaines (13:43 PM)Ready or not, il y aura des Elections le 17 Novembre.
Antoine.diémé
il y a 2 semaines (13:53 PM)Non
il y a 2 semaines (13:56 PM)Mais par contre organiser un meeeting politicien dans le même temps, ce serait très grave et très mal vu.
Einstein
il y a 2 semaines (15:36 PM)C est une petite portion du territoire qui est inondée et d ici la fin tout sera mis en ordre avec les nouvelles autorités qui sont mobilisés
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