
C’est yeux écarquillés et oreilles secouées que nous avons ingurgité les gros chiffres du procureur dans l’affaire dite ‘’Aida Diongue’’. Hallucinations en plein jour ! 47 milliards cfa ! Plus de 70 millions d’euros, presque 100 millions de dollars ! Bien, nul besoin de se contorsionner l’esprit ou la calculette, ces chiffres sont tout bonnement ébouriffants. Ils le sont d’autant plus que nous avons du mal à concevoir comment cela a t’il été possible pour une seule personne de mettre à l’abri autant de milliards sans bruit ni trompette ! Combien de camions à la queue leu leu faut-il pour transporter tout ce magot ? Pas de camions mais des coffres-forts dans une banque honorable de la place nous dit-on ! Encore mieux ! Plusieurs coffres-forts, pleins de bijoux, disons des diamants pour aller plus vite et des billets, de très gros ! On est pour le moins encore assis sur le c… disons le derrière, c’est plus convenable, on l’a même vissé au sol depuis ! Plusieurs questions se bousculent déjà ! Comment peut-on laisser autant d’argent dans un pays s’il n’est pas licite ? Parce que lorsque l’on est aussi doué pour gagner autant d’argent l’on devrait l’être au moins davantage pour le planquer, n’est ce pas ?
La Centif, un autre garde-fou, comment n’a t’elle pas pu être informée ou s’informer d’elle-même pour remplir sa mission ?
Une autre question tant on n’en revient toujours pas ! Quelles affaires permettent de gagner autant sans métier bien identifié et entreprise qui a pignon sur rue et embauchant des centaines voire des milliers de personnes ? De l’intermédiation faisait-elle ! Alors lesquelles ? Date, lieu et conditions ! Les dates sont très importantes dans cette affaire puisque les partisans de Madame Diongue disent que cette somme est le fruit de 30 ans de travail, disons 20 ans puisque la première concernée affirme avoir gagné son premier milliard en 1993. La question qui nous intéresse, nous opinion, c’est d’en savoir davantage pour éclairer notre lanterne car l’on en sait trop déjà mais pas assez pour signer un chèque en blanc même si l’on pense que le procureur ne peut inventer une affaire aussi énorme !
Toujours est-il que nous y voilà ! La traque qui commençait à s’essouffler avec Karim Wade, Thierno Ousmane Sy et tous les autres à l’ombre sans que l’on n’ait rien pu ou voulu nous mettre sous la dent jusqu’ici, se retrouve vitaminée par cette affaire qui nous a rempli la bouche d’un coup ! Et c’est à postériori que les paroles de Macky Sall lors du Conseil Supérieur de la magistrature prennent tout leur sens. Il dit exactement qu’il s’agissait d’appauvrir les délinquants financiers à la hauteur de leur enrichissement illicite. Sinon il aurait été très commode de se faire condamner et une fois libre, retrouver ses coffres forts, cqfd… Il semble désormais que Madame Diongue ait bien inspiré le Président.
Cette outsider, sans le vouloir peut-être, vient de justifier d’un coup, d’un coup rude, la légitimité de la traque. Car Madame ne détonnerait pas dans les couloirs des casinos de Las Vegas avec ce palmarès qu’on lui prête. Toujours parée de lunettes Cavalli ou Dolce & Gabbana en masque de Zorro, cette magnifique femme nous en fout plein le tube avec ses 47 milliards scintillants comme les perles de ses armatures sur nos pupilles ! Cette fortune était destinée à lutter contre les inondations, acheter des motopompes etc ? Voici le couteau dans la plaie maintenant ! Non seulement elle est accusée d’escroquerie mais pire de cruauté. Car, il y a vol et vol. Voler les riches à la limite, sans cautionner quoi que ce soit ici, est moins chagrinant que de dépouiller les pauvres. Oui, le message subliminal renvoyé est que Madame pense que les pauvres peuvent bien crever la bouche ouverte, les talibés idem, les femmes peuvent accoucher par terre et trépasser si ça leur chante, les handicapés peuvent aller se faire greffer des jambes ou bras s’ils le veulent et les inondés se faire avaler par les eaux infectes !
N’empêche à la guerre comme à la guerre. Si le procureur est sorti du bois pour évoquer ces chiffres, c’est que l’opinion commençait à basculer, aidée en cela par les demandes pressantes des marabouts de libérer tous les prisonniers. La traque risquait, disons, risquerait peut-être de passer à la trappe ! Sans n’y voir aucune forme de politique ou de bataille entre les tenants de la traque et les traco-répentis, cette affaire Aïda Diongue est un pion sérieux posé sur l’échiquier des hésitants.
Désormais, le conditionnel est banni, plus de pincettes ni de précautions dans le langage, adieu langue de bois, Mme Diongue a bien subtilisé 47 milliards… et elle est jugée, condamnée, emballé c’est pesé ! Nous avons néanmoins une certaine frustration de ne pas savoir comment ce génocide financier s’est opéré ! Ni vu les photos de ces tas de diamants, ne serait ce que pour rêver en ces temps de bérézina. Bon nous allons peut-être trop vite en besogne, faut attendre. Et surtout entendre Madame Diongue.
In fine, Madame, si vous avez tout cela, vraiment chapeau bas et vous devez au moins le mode d’emploi à tous ces damnés que nous sommes. Ainsi vous pourriez peut-être, à défaut de juguler notre indignation, susciter notre admiration !
Oumou Wane
Présidente africa 7
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